Alimentation : mauvais Nutri-score ? Mauvais pour le coeur !

À votre avis, quelle valeur le Nutri-Score peut-il avoir pour votre santé ? La dernière étude de l’Inserm, publiée dans la revue scientifique The Lancet, le 10 septembre, y répond !

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 12 septembre 2024 à 18h16
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4,69 %4,69 % des 345 533 participants à l'étude de l'Inserm ont développé une maladie cardiovasculaire

L'Inserm confirme le lien entre l'alimentation et les maladies cardiovasculaires

Depuis son adoption en 2017, le Nutri-Score, ce logo nutritionnel coloré allant de A (vert foncé) à E (orange foncé) qui a pris d'assaut nos rayons de supermarchés, fait l'objet de nombreuses études. L'une des plus récentes est celle de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publiée le 11 septembre 2024 dans The Lancet Regional Health-Europe. Cette dernière confirme un lien direct entre la consommation d'aliments mal notés par le Nutri-Score et un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires.

L'étude de l'Inserm a été effectuée sur 345 533 personnes issues de sept pays européens, dont la France, la Belgique, et l'Allemagne, et s'est étalée sur douze années. Résultat : parmi les participants consommant régulièrement des aliments mal classés par le Nutri-Score, 16 214 ont développé une maladie cardiovasculaire (4,69 %), dont 6 565 infarctus (1,9 %) et 6 245 AVC (1,81 %). À noter bien évidemment que ces chiffres sont à remettre en perspective : plus on consomme des aliments mauvais sur le plan nutritionnel tôt et sur une longue période, plus le risque de développer une maladie cardiovasculaire augmente. Comme le rappelle en effet l'Inserm, « l'alimentation serait responsable d'environ 30 % des décès dus aux maladies cardiovasculaires ».

Adopté par 1 400 marques en France

Les consommateurs demandent de plus en plus de transparence de la part des industriels sur la composition des produits alimentaires disponibles dans la grande distribution. Adopté depuis 2017 en France, seules 1 400 marques ont franchi le pas et affichent le Nutri-Score sur leurs produits. Certains géants ont même décidé de le retirer après plusieurs années d'utilisation. C'est notamment le cas de deux géants de l'industrie alimentaire : Danone et Bjorg (qui fait pourtant de la qualité nutritionnelle de ses produits son argument marketing).

Ces derniers ont justifié leur décision en arguant que la dernière mise à jour de l'algorithme du Nutri-Score avait pénalisé certains de leurs produits en raison d'un mauvais calcul. Ces marques privilégient désormais des logos comme le Planet-Score, davantage axé sur l'impact environnemental des produits. Le Nutri-Score reste reste, quoi qu'en pensent les industriels, un outil, ou plutôt un guide, qui est devenu indispensable pour de nombreux consommateurs soucieux de connaître la composition des produits alimentaires qu'ils consomment.

Un Nutri-Score européen avant 2025

L'étude de l'Inserm visait à tester la prochaine version du Nutri-Score, qui sera déployée au cours de l'année 2024. Cette mise à jour entre dans le cadre de la stratégie Farm to Fork de la Commission européenne. Elle vise à améliorer la cohérence du logo avec les recommandations nutritionnelles européennes, le but étant d'en uniformiser l'étiquetage dans les 27 pays membres.

À l'heure où le surpoids et l'obésité et le surpoids touchent près de 60% des européens dans la zone Europe de l'OMS, les chercheurs espèrent que cette nouvelle étape renforcera l'usage du Nutri-Score comme outil de prévention des maladies cardiovasculaires et autres pathologies liées à une mauvaise alimentation.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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