Immobilier : l’achat d’une résidence principale se rentabilise plus vite qu’en 2023

Pour la 11ème année consécutive, Meilleurtaux, comparateur et courtier en produits financiers, dévoile son étude « Acheter ou Louer ? »*. Cette étude unique qui tient compte de tous les facteurs permet de déterminer le moment où l’achat d’une résidence principale devient plus avantageux que la location ou le moment où rester locataire fait perdre de l’argent. En se basant sur une surface moyenne de 70m², l’analyse couvre les 32 principales villes de France et tient compte :

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Par Maël Bernier Publié le 11 septembre 2024 à 4h00
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9500 EUROSLes prix des biens immobiliers à Paris devraient se stabiliser autour des 9500 euros le mètre carré.
  • Pour l’achat : du prix au m², de la taxe foncière, des charges moyennes par m2 par mois ;
  • Pour la location : du montant des loyers et du rendement de l’argent placé qui aurait été consacré à l’apport personnel en cas d’achat.

Le pire est derrière nous !

Si nous sommes encore loin de retrouver une situation comparable à ce que nous avons connu avant la crise sanitaire, nous observons cependant la première amélioration depuis plusieurs années. En effet, la durée moyenne nationale pour rentabiliser l’achat d’une résidence principale d’une surface de 70m² est de 14 ans et 8 mois quand elle était de 15 ans et 6 mois en 2023.

Depuis 2021 la durée de détention nécessaire pour rentabiliser l’achat d’une résidence principale n’a cessé d’augmenter avec un renforcement du phénomène depuis 2022 ; rappelons que 2019 reste la meilleure année car il fallait moins de 2 ans pour rentabiliser son achat ! Cette année nous avons enfin pu observer une baisse des taux de crédits immobiliers, ce qui a permis de relancer le marché. Sans oublier que les prix des biens immobiliers baissent aussi dans certaines villes. Ces deux évolutions conjuguées permettent une baisse de la période requise pour que l'achat devienne moins couteux que la location.

Une rentabilité plus rapide dans 17 villes…

Parmi les 32 villes analysées, la période requise pour que l'achat devienne rentable a baissé dans 17 d'entre elles. Pour certaines villes, la période a été divisée par deux ou plus. C’est le cas notamment de la ville du Mans où on passe de 19 ans en 2023 à 4 ans cette année. Le Havre détient la 2ème plus grande évolution positive en passant de 16 ans à 7 ans. Limoges diminue par deux la période en passant de 8 ans à 4 ans.

A moindre échelle, d’autres villes tirent également leurs épingles du jeu cette année et enregistrent des baisses significatives : Perpignan passe de 10 ans à 7 ans, Reims évolue de 19 ans à 14 ans, Dijon de 22 ans à 13 ans, Besançon de 14 ans à 8,5 ans et Nantes de 24 à 16 ans.

Il est évident que le marché immobilier a connu des bouleversements significatifs entrainant des changements de dogme pour les acquéreurs. Si on prend l’exemple du Mans, le prix du m2 à l’achat a baissé et les loyers ont, eux, augmenté. Cela permet donc de gagner en rentabilité lors d’un achat dans cette ville. C’est le cas également de Mulhouse où la rentabilité à l’achat est la meilleure du classement. En effet, avec un prix au m2 qui est passé de 1687 euros en 2023 à 1319 euros en 2024 et en parallèle des loyers qui ont augmenté, il est maintenant possible de rentabiliser son investissement dans cette ville en seulement 1 an et 3 mois.

Cependant on observe l’inverse pour 13 villes…

Si pour certaines villes la durée de rentabilité d’un bien immobilier a baissé en une année, pour d’autres cette durée a stagné ou augmenté. A Lille et Bordeaux, la durée de rentabilité n’a pas bougé et reste de 21 ans et 22 ans réciproquement.

Dans les grandes villes, la durée de rentabilité est forcément plus longue car les montants d’achats immobiliers le sont également. On note une amélioration dans certaines, comme Paris qui gagne 1 an (en passant de 30 ans à 29 ans) ou Lyon qui en gagne 4 (22 ans en 2023 versus 18 ans en 2024) mais il n’est pas étonnant que ces baisses soient faibles.

Dans d’autres villes, la durée de rentabilité à largement augmenté. Il s’agit notamment de Marseille passant de 13 ans à 18 ans, Nice de 20 ans à 22 ans, Rouen de 10 ans à 14 ans, Caen de 16 ans à 20 ans, Aix en Provence de 22 ans à 27 ans, Montpellier de 13 ans à 20 ans, Tours de 18 ans à 21 ans, Toulon de 9 ans à 15 ans, Grenoble de 11 ans à 16 ans.

Pour les villes où la situation est contraire, c’est l’augmentation du m2 à l’achat qui impacte fortement l’acquisition d’un bien, c’est notamment le cas de Toulon qui est passé de 2764 euros au m2 en 2023 à 3486 euros ou de Marseille qui est passé de 3604 euros à 4016 euros par m2 ; mais également parallèlement à l’augmentation des prix de l’immobilier et de la taxe foncière (en hausse quasiment partout en France), les prix des loyers dans ces villes qui sont eux restés relativement stables nous avons donc ici tous les facteurs réunis pour que l’achat soit plus couteux plus longtemps que par le passé.

Dans certaines villes, qui étaient autrefois caractérisées par des retours sur investissement rapides, le scénario a considérablement évolué. Ces villes affichaient en effet dans la très grande majorité des cas des prix de l’immobilier assez faible ou du moins très en dessous des autres métropoles et offraient ainsi à leurs habitants un accès à la propriété très vite budgétairement favorable au détriment très net de la location. Or ces villes ont subi une augmentation sur le prix au m2, ce qui explique l’allongement notable de la durée de détention de rentabilité.

La baisse des taux de crédit immobilier amorcée début 2024 permet une amélioration dans certaines villes, cependant la situation n’est pas la même partout, loin de là, l’opportunité d’acheter ne s’appréciant pas de la même manière selon les agglomérations. Néanmoins les prix des loyers sont aujourd’hui loin d’être stabilisés, l’offre locative ne cessant de faiblir. Aussi, l’acquisition d’un bien même si cela demande des efforts demeure la meilleure protection financière à terme notamment quand le bien est payé car contrairement au loyer, il y a bel et bien une date de fin !

Mbernier

Directrice de la communication, porte-parole Meilleurtaux

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