Le temps d’une semaine, Barcelone est devenue l’épicentre de la climatologie lors du Congrès International de Météorologie. Des centaines de scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme. Si les tendances actuelles persistent, l’Espagne pourrait dire adieu à son climat méditerranéen pour devenir une steppe voire même un désert d’ici 2050.
Espagne : un climat semblable à celui du désert d’ici 2050 ?
Le Congrès International de Météorologie, organisé à l'Université de Barcelone, a réuni environ 900 experts de la météo venus des quatre coins du globe. Ce rassemblement a été une occasion unique pour partager des recherches, des études de cas et des prévisions alarmantes, soulignant une transformation radicale du climat espagnol envisagée pour les prochaines décennies.
Des températures en hausse constante
Depuis 1971, l'Espagne connaît une augmentation marquée des températures, avec un accroissement annuel moyen de 0.042°C comme le rapporte une étude présentée par une branche de l’université polytechnique de Catalogne (par El Centro de Política del Suelo y Valoraciones, CPSV). Cette montée en température a été particulièrement importante lors des jours d'été, dont le nombre a augmenté de 36 jours en moyenne sur la période. Parallèlement, les nuits tropicales, surtout présentes dans le sud et les vallées fluviales, ont vu leur nombre tripler, exacerbant l'effet de l'îlot de chaleur urbain, surtout autour de Madrid.
Alors que la température moyenne annuelle grimpe, les nuits espagnoles deviennent particulièrement torrides. La région méditerranéenne, ainsi que les vallées de l'Ebre et du Guadalquivir, enregistrent des augmentations du seuil de chaleur nocturne, souvent au-delà de 20°C. Cette élévation des températures minimales nuit non seulement au confort humain mais également à l'agriculture, affectant le cycle de croissance des plantes et la conservation de l'eau dans le sol, aggravant ainsi les conditions de sécheresse. « Les modèles prospectifs, si les tendances de la période 1971-2022 se poursuivent, suggèrent qu'au milieu de ce siècle, le climat sera nettement plus sec et plus chaud, avec une Espagne dominée par des steppes et même des déserts. », peut-on lire dans les conclusions de cette étude.
Des précipitations plus intenses et extrêmes
Le régime des précipitations montre également des signes inquiétants. La quantité annuelle moyenne de pluie a diminué de près de 0.93 mm par an depuis 1971, reflétant une tendance vers un climat nettement plus sec. Cependant, paradoxalement, les précipitations extrêmes telles que les orages torrentiels ont connu une hausse, soulignant un climat de plus en plus imprévisible et extrême. Cette augmentation des événements de pluie intense pourrait être corrélée avec l'augmentation des températures nocturnes, suggérant que les nuits plus chaudes pourraient favoriser des conditions météorologiques plus extrêmes.
La corrélation entre les températures maximales et la réduction des précipitations totales est importante, illustrant comment le réchauffement pourrait intensifier la sécheresse environnementale et écologique. Les années les plus chaudes sont également celles où les précipitations extrêmes sont les plus prononcées, ce qui peut augmenter les risques d'inondations soudaines lors d'événements pluvieux intenses.