Le marché immobilier parisien, historiquement l’un des plus dynamiques d’Europe, traverse actuellement une période de ralentissement. En 2024, plusieurs facteurs économiques et politiques influencent la baisse des prix et des volumes de ventes, selon le dossier de presse des Notaires du Grand Paris diffusé le 10 septembre 2024.
Immobilier : à Paris, les prix baissent de plus de 6%
Immobilier parisien : une baisse des volumes de ventes sans précédent
Au deuxième trimestre 2024, le marché de l'immobilier parisien a enregistré un recul des transactions. Les ventes de logements anciens ont chuté de 18% en un an et de 38% par rapport au deuxième trimestre 2022. Ce ralentissement s'explique en grande partie par une réticence des acquéreurs face à l'incertitude économique et à la hausse des taux d'intérêt, malgré une légère détente des conditions de financement.
À Paris, le nombre de ventes d'appartements anciens s'est établi à 6 780 sur cette période, soit une baisse de 9 % en un an. Les acheteurs prennent leur temps, souvent contraints par des situations personnelles (divorce, mutation professionnelle) ou attendent un retournement de tendance plus favorable. Cette prudence contribue à une activité atone, semblable à celle observée lors de la crise des subprimes en 2009.
Immobilier : les prix à Paris toujours orientés à la baisse.
En parallèle de la chute des ventes, les prix de l'immobilier à Paris continuent de diminuer, mais à un rythme plus modéré. Au deuxième trimestre 2024, le prix moyen au mètre carré pour un appartement parisien était de 9 450 euros, soit une baisse annuelle de 6,7%. Ce recul montre des signes de ralentissement, notamment grâce à la stabilisation attendue des taux d'intérêt et à une inflation mieux maîtrisée. Selon les projections, les prix pourraient se stabiliser autour de 9 500 euros/m² d'ici octobre 2024. Cette tendance est observée dans l'ensemble de l'Île-de-France. En Petite Couronne, par exemple, les prix des appartements ont chuté de 7,4% en un an, avec un prix moyen de 4 880 euros/m².
Les maisons n’ont plus la cote pour les acheteurs
Le segment des maisons anciennes est celui qui souffre le plus du ralentissement actuel. En Île-de-France, les ventes de maisons ont reculé de 21% au deuxième trimestre 2024 par rapport à l'année précédente et de 44% en deux ans. Cette baisse est plus marquée en Petite Couronne, où les ventes ont presque été divisées par deux. Les prix des maisons en Île-de-France ont également chuté, avec un recul annuel de 8% et un prix de vente moyen de 327 200 euros. En Grande Couronne, la baisse des prix est moins accentuée, mais reste importante, atteignant 7,8% sur un an.
Le marché immobilier parisien à l’épreuve des nouvelles normes énergétiques
La pression réglementaire autour des performances énergétiques des logements influence également le marché. À Paris, la part des ventes de logements classés F ou G (les moins économes) a bondi de 20% en 2013 à 32,2% en 2023. La mise en place de restrictions sur la location des logements énergivores (loi Climat et Résilience) a incité de nombreux propriétaires à vendre avant une éventuelle dépréciation plus marquée.