Que vous soyez un voyageur quotidien ou occasionnel, il est fort probable que vous ayez déjà été confronté aux retards ou annulations des trains TER. Selon une étude de l’UFC-Que Choisir, publiée ce mardi 10 septembre 2024, ces problèmes persistent et l’association se révolte contre l’absence d’amélioration malgré des années de dysfonctionnements. Un constat qui place la SNCF parmi les pires compagnies ferroviaires européennes.
SNCF : trop de TER en retard, l’UFC-Que Choisir s’insurge
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Publié le 10 septembre 2024 à 10h00
9,6%9,6% des trains TER de la SNCF ont été annulés ou déprogrammés en 2023.
La ponctualité des trains TER dans le viseur de UFC-Que Choisir
Tout est fait pour inciter les Français à privilégier le transport ferroviaire par rapport à la voiture (individuelle). L’étude de UFC-Que Choisir, qui est basée sur plus de 1 100 témoignages, ainsi que sur les chiffres de l’Autorité de régulation des transports, indique que « la voiture assure encore 74 % des déplacements domicile-travail, quand les transports en commun (tous modes confondus) en assurent 16 % », preuve que l'automobile a encore bien de la marge devant elle. Et pour cause : prix des billets de train, abonnements, retards, annulations de train… Nombreux sont les usagers qui préfèrent utiliser leur voiture plutôt que le train pour être sûrs d’arriver à l'heure. Comme le démontre l’étude de UFC-Que Choisir, malgré les « investissements réalisés par les régions » depuis une vingtaine d’années, « la qualité de service du TER montre des carences » et est « très loin des attentes des citoyens. »
En 2023, plus d'un train TER sur 10 (11,2 %) a accusé un retard de plus de cinq minutes, et 9,6 % ont été annulés ou déprogrammés, indique l’association des consommateurs. Un chiffre qui place la France en queue de peloton par rapport à ses voisins. Elle ne surpasse que la Suède (14%), dont les conditions climatiques sont nettement plus difficiles, et la Belgique (11,5%). Les meilleurs élèves de l'UE sont l'Autriche et la Suisse qui affichent des taux de retard bien plus faibles, respectivement 4,3 % et 7 % de retard ou annulation. L'Allemagne et l'Italie parviennent également à de meilleurs résultats avec des taux de retard de 9 % et 8 % respectivement. Au vu de ses résultats, l’association déplore que « malgré le renouvellement des conventions d’exploitation des services ferroviaires régionaux dans la plupart des régions ces deux dernières années, les subventions régionales octroyées à l’opérateur ferroviaire sont, dans la quasi-totalité des cas, très peu dépendantes de la qualité de service. »
De fortes disparités régionales
Second enseignement de l'étude de UFC-Que Choisir : les retards des TER varient considérablement selon les régions. Par exemple, la Bretagne affiche une ponctualité honorable avec 93,2 % des trains arrivant à l'heure, tandis que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) est à la traîne avec seulement 84,7 %. La situation est particulièrement grave pour certaines lignes, comme en Nouvelle-Aquitaine, où la ligne Bayonne-Tarbes enregistre 23,4 % de retards et d’annulations cumulés.
Ces retards réguliers pèsent lourdement sur le quotidien des usagers. L'étude de l'UFC-Que Choisir note que « les voyageurs sont au rendez-vous lorsque le réseau s’étend, lorsque la fréquence augmente ou lorsque les trains sont modernisés. D’autre part, l’augmentation potentielle de la fréquentation est très importante ». Cependant, outre le fait que les billets de trains de la SNCF sont parfois proposés à des tarifs exorbitants, pourquoi payer de tels prix si la qualité du service n'est pas au rendez-vous ? C'est justement ce que pointe du doigt l'association des consommateurs qui considère que « la qualité de service du TER montre des carences constituant un frein majeur à son adoption en tant que mode de transport quotidien ».
Des pénalités insuffisantes pour la SNCF
Malgré le manque de ponctualité et une qualité des services qui laisse bien à désirer, les sanctions financières à l'encontre de la SNCF sont dérisoires. L'UFC-Que Choisir précise en effet dans son étude que « les malus maximaux prévus en cas de perturbations sont inférieurs à 1 % de la subvention versée chaque année à l’opérateur ferroviaire dans la quasi-totalité des régions ».
En conséquence, l'association des consommateurs appelle les pouvoirs publics à mettre en place des pénalités et la SNCF à une transparence totale des données sur la qualité de ses services : « L’UFC-Que Choisir demande donc au législateur d’agir pour que les données de retards, d’annulations, de déprogrammations, de fréquentation, ainsi que les causes de retards soient disponibles par ligne et par région mensuellement ».
L'enjeu est de taille pour la compagnie ferroviaire française, car les trains TER sont censés représenter une alternative crédible à la voiture, particulièrement dans le cadre des politiques de transition écologique. Tant que la fiabilité des services ne sera pas assurée, cet objectif restera hors de portée conclut UFC-Que Choisir.