Depuis cet été 2024, la Banque de France et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) tirent la sonnette d’alarme concernant la recrudescence des arnaques liées aux faux crédits et aux rachats de crédit immobilier. Les fausses offres de prêt se multiplient, et les victimes se retrouvent souvent dans des situations financières précaires, trompées par des fraudeurs de plus en plus sournois.
Crédit immobilier : l’ACPR alerte, les arnaques se multiplient !
Alerte : une forte hausse des arnaques aux faux crédits
Cet été 2024, les signalements d’arnaques aux faux crédits et aux faux courtiers ont augmenté de 50% par rapport à l’année précédente, selon les données de l’ACPR qui sonne l’alerte ce 4 septembre 2024 dans un communiqué. Une progression qui témoigne de l’ampleur de ce phénomène. Les escrocs n’hésitent pas à se faire passer pour des établissements bancaires reconnus, utilisant parfois le logo de la Banque de France pour tromper leurs victimes. Ces arnaques sont particulièrement sophistiquées : les fraudeurs passent souvent par des publicités mensongères diffusées sur les réseaux sociaux, ciblant les personnes en recherche de solutions de crédit rapide.
Une fois en contact avec leurs victimes, les escrocs se présentent comme des courtiers ou des employés d’établissements bancaires autorisés en France. Ils n’hésitent pas à utiliser des documents officiels falsifiés pour donner de la crédibilité à leur démarche. Le piège se referme ensuite lorsque la victime, pensant obtenir un crédit ou un rachat de prêt, se voit demander de verser un apport personnel ou de rembourser une première mensualité avant de recevoir les fonds. Naturellement, une fois l’argent versé, les fraudeurs disparaissent, laissant la victime sans recours.
« Pour crédibiliser leur discours, les escrocs utilisent des documents ayant pour entête des logos d’établissements autorisés à octroyer des crédits en France. Après signature de la fausse offre de crédit, les escrocs demandent aux victimes de verser leur apport personnel par virement sur des comptes qui sont parfois ouverts auprès des établissements dont l’identité est usurpée », explique l’ACPR.
Les conseils de l'ACPR pour se protéger de l’arnaque au crédit immobilier
Face à cette montée en puissance des arnaques, l’ACPR recommande une vigilance accrue. Avant de signer tout contrat de crédit ou de rachat de crédit, il est impératif de vérifier l’identité du courtier ou de l’établissement bancaire. Pour cela, il est conseillé de contacter directement le siège de la société en utilisant un numéro de téléphone trouvé par soi-même, et non celui fourni par l’interlocuteur. Par ailleurs, il est fortement recommandé de consulter la liste noire mise à jour régulièrement par l’ACPR, où sont recensés les sites frauduleux et les courtiers non autorisés.
En 2024, près de 989 entités ou sites frauduleux ont été inscrits sur cette liste, dont plus de 331 concernent des arnaques aux crédits immobiliers et aux rachats de crédit. Parmi ces faux courtiers, on retrouve des adresses e-mail usurpant des entreprises connues telles que « bureau-axa.com » ou encore « [email protected] ». Ces identités volées, associées à des démarches très bien orchestrées, rendent l’arnaque difficilement détectable pour un particulier non averti.
Les victimes : des profils variés, mais souvent fragiles
Les fraudeurs ciblent une large gamme de victimes, mais certains profils reviennent plus fréquemment. Les personnes en situation de surendettement ou celles ayant récemment réalisé des travaux de rénovation énergétique sont souvent des cibles privilégiées. En effet, ces personnes, souvent dans l’urgence de trouver des solutions financières, peuvent se montrer moins vigilantes face à des offres trop belles pour être vraies. L’ACPR rappelle que la promesse de rachat de crédit à des taux défiant toute concurrence est souvent un premier signe d’arnaque.
Par ailleurs, les réseaux sociaux sont devenus un terrain de chasse privilégié pour les escrocs. De nombreuses publicités pour des crédits rapides et sans vérification y sont diffusées, conduisant les internautes à remplir des formulaires avec leurs données personnelles. Ces informations sont ensuite utilisées pour les contacter directement par téléphone ou par courriel, avec des offres frauduleuses. La vigilance est donc de mise sur ces plateformes, où les escroqueries se répandent à une vitesse fulgurante. « Elles sont démarchées, par téléphone ou par courriel, pour leur proposer un rachat de crédit par des personnes se présentant, là encore, comme appartenant au personnel de courtiers autorisés à exercer en France, voire du ministère de la Transition écologique. »
Des actions renforcées pour lutter contre ces arnaques
Consciente de l’ampleur du problème, la Banque de France renforce ses actions en matière de prévention et d’information. Outre la mise à jour régulière de la liste noire des fraudeurs, l’ACPR mène des campagnes de sensibilisation auprès du grand public. L’objectif est de rappeler les bonnes pratiques avant de contracter un crédit : vérifier l’identité de l’interlocuteur, se méfier des offres trop avantageuses et éviter de donner suite à des sollicitations non demandées.
L’ACPR, en collaboration avec les autorités judiciaires, travaille également à démanteler les réseaux d’escrocs. Cependant, ces derniers évoluent rapidement et adaptent constamment leurs méthodes pour échapper à la surveillance des autorités.
Comment se prémunir contre les arnaques aux faux crédits ?
- Vérifier l’identité du courtier : Avant toute démarche, contacter directement l’établissement financier par un numéro trouvé soi-même.
- Consulter la liste noire de l’ACPR : Cette liste recense les sites frauduleux et les courtiers non autorisés.
- Se méfier des offres trop alléchantes : Un taux de crédit largement inférieur au marché est souvent un indicateur d’arnaque.
- Ne jamais verser d’argent avant d’avoir reçu le crédit : Les établissements de crédit légitimes ne demandent jamais d’apport personnel avant le déblocage des fonds.
- Utiliser des sources officielles : Pour vérifier la fiabilité d’un courtier ou d’un établissement, il est conseillé de se référer à des sources officielles comme le site de l’ACPR ou celui de la Banque de France.