La secrétaire au Trésor de l'administration Biden, Janet Yellen, a proposé, lundi 5 avril 2021, l'instauration d'une taxation minimale des multinationales au niveau mondial pour mettre fin à la concurrence fiscale inéquitable.
Un taux d'imposition minimal pour les multinationales pour mettre fin à la concurrence fiscale déloyale
Janet Yellen a exposé lundi 5 avril 2021, à deux jours de la réunion des ministres des Finances du G20, la proposition de l'administration Biden de mettre en place une législation internationale de la taxation des multinationales et notamment une taxation minimale pour mettre fin à la concurrence fiscale déloyale qui régit l'univers fiscal international depuis 40 ans. « Nous travaillons avec les pays du G20 pour convenir d'un taux d'imposition mondial minimum sur les sociétés, qui peut arrêter la course vers le bas », a-t-elle déclaré lors de son discours.
Cette déclaration s'inscrit dans la volonté de Joe Biden de financer une partie de son plan de relance à 2.200 milliards d'euros en comptant sur une hausse de l'impôt sur les sociétés. Relevant le taux de 21% à 28% (taux actuellement en vigueur en France). Seulement cette hausse de la taxation des entreprises n'aura un véritable intérêt pour les États-Unis que si les multinationales américaines n'ont plus la possibilité de profiter de taux d'impôt sur les sociétés plus attractif dans des paradis fiscaux.
La fin des paradis fiscaux
Lors de l'annonce de son plan de relance, Joe Biden avait également mis en lumière qu'en « 2019, 91 entreprises du classement Fortune 500, les plus grandes entreprises du monde, y compris Amazon, utilisaient diverses échappatoires pour ne pas payer un seul cent d'impôt fédéral sur le revenu » ajoutant : « Je ne veux pas les punir, mais cela ne va pas. Un pompier et un enseignant payent 22% ? Amazon et 90 autres grandes entreprises ne payent aucun impôt fédéral ? Je vais mettre un terme à cela ».
Cette proposition américaine mettrait à mal les paradis fiscaux comme l'Irlande ou le Luxembourg. Pour Janet Yellen, fixer un taux minimal d'imposition des entreprises au niveau mondial, c'est permettre « que tous les citoyens partagent équitablement le fardeau » de l'impôt.