Vous avez entendu parler de Psimythos ? Mauvaise nouvelle : ce lieu n’existe pas ! Mais pourquoi un tel engouement pour cette île grecque ?
Tourisme : pourquoi vous ne pourrez jamais visiter l’île grecque de Psimythos ?
Psimythos une île grecque qui n'existe pas
Le phénomène de l'île de Psimythos a débuté avec une blague sur les réseaux sociaux. Un simple tweet satirique a suffi pour enflammer les internautes grecs. L'auteur, sous le pseudonyme @beatbukowski, a lancé l'idée d'une île imaginaire, affirmant que « cette année, c'est là que ça se passe ». Rapidement, la publication est devenue virale, et Psimythos a été propulsée comme le mot le plus recherché sur X (anciennement Twitter) en Grèce. Les internautes partagent des anecdotes sur des plages idylliques, des tavernes locales et des services parfaits, inventant un lieu rêvé à partir de rien.
Ce n'était au départ qu'une blague entre amis, mais elle a pris une ampleur inattendue jusqu'à devenir virale sur X (ex-Twitter). Des internautes ont même créé une entrée sur Wikipédia et un site web fictif, psimythos.gr, pour donner de la crédibilité à cette île qui n'a jamais existé. Une blague qui expose la tendance, ou plutôt la quête, de certains vacanciers à promouvoir des îles peu connues chaque été, et leur recherche continuelle d'exclusivité et d'authenticité, plus communément appelée : buzz.
#Psimythos, île paradisiaque grecque, a fait beaucoup parler d’elle sur internet cet été. Mais attention aux apparences. Cet écrin de nature préservé du tourisme de masse n’a rien de réel…@MarieBonnisseau nous raconte 🏝️ pic.twitter.com/qmdHJG36OL
— 28 minutes (@28minutes) September 4, 2024
Pointer du doigt le tourisme de masse
Le succès de Psimythos illustre une réalité plus sombre : la saturation touristique de nombreuses îles grecques. Des destinations comme Santorin et Mykonos attirent tellement de visiteurs qu’elles ne parviennent plus à répondre à la demande sans dégrader la qualité de vie des habitants ou l’environnement. Avec Psimythos, les internautes ont créé une version idéale de ces îles : un lieu préservé, sans touristes étrangers, avec des prix des années 70 voire 80 et des plages intactes, et qui, si elle avait existé, aurait attiré les voyageurs en quête de destination isolée.
Derrière cette farce se cache une critique de la dépendance économique de la Grèce au tourisme, qui représente pas moins de 18 % du PIB du pays, et emploie 900 000 personnes (sur une population de 10,4 millions). L'essor rapide des réseaux sociaux a amplifié cette dynamique, reflétant le fait que les lieux autrefois tranquilles deviennent rapidement saturés de visiteurs à la suite de publications virales. L'influence des plateformes numériques sur le choix des destinations touristiques est indéniable, et Psimythos en est la preuve.