Baisse des taux d’intérêt : les espoirs sont permis

À la suite de l’annonce par la BCE de la baisse des taux d’intérêt à 3,75 %, les investisseurs ont assisté à la chute continue des taux pendant la période estivale. Alors qu’ils espèrent encore une nouvelle diminution en septembre, la rentrée semble de plus en plus incertaine dans un contexte économique et politique instable.

Thomas Jaquet
Par Thomas Jaquet Publié le 5 septembre 2024 à 5h00
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2%La BCE a pour objectif une inflation de 2%

En effet, bien qu’une baisse en septembre soit considérée comme le résultat le plus probable, la confiance a été émoussée par les nombreuses turbulences aussi bien en Europe (notamment en France), qu’aux Etats-Unis.

Des signaux favorables et de possible impacts positifs

Les plus optimistes n’auront pas manqué les signaux favorables à une nouvelle baisse en septembre. Le signal le plus fort a été émis par Christine Lagarde en juin lorsque la présidente de la BCE a révisé à la hausse des prévisions d’inflation. Une annonce encourageante pour l'économie française, qui s'est montrée plus performante que prévu pendant les deux premiers trimestres de l’année, avant d’être boostée par les Jeux Olympiques. Une nouvelle baisse des taux en septembre confirmerait le changement de politique initié en juin dernier. En affectant l’inflation, le marché de l'investissement et les offres des banques européennes, cette baisse des taux pourrait agir comme un levier de croissance dans la zone euro.

Impact sur l’inflation

La baisse des taux de la BCE intervient dans un contexte inflationniste difficile, alors qu'elle était généralement attendue et probablement déjà prise en compte par le marché. Bien que les données récentes aient montré une hausse inattendue de l'inflation et des salaires, les perspectives globales suggèrent que les pressions sur les prix pourraient progressivement s'atténuer.

1. Dynamique de l'inflation à court terme : la baisse des taux d'intérêt pourrait exercer une pression à la hausse sur l'inflation. Cette baisse entraîne généralement une diminution des coûts d'emprunt, ce qui stimule les dépenses de consommation et les investissements des entreprises. Cette demande accrue pourrait entraîner une hausse des prix, en particulier dans le secteur des services où la croissance des salaires reste forte.

2. Prévisions à moyen et long terme : la BCE s'attend à ce que l'inflation se stabilise autour de 2,2 % en 2025, soit un peu plus que ses prévisions précédentes de 2 %. Des taux plus bas, tout en soutenant la croissance économique et en atténuant les risques de stagnation, pourraient contribuer à une trajectoire équilibrée de l'inflation et de la croissance économique. A noter que la BCE a relevé ses prévisions cette année de 0,6 % à 0,9 %. Toutefois, les pressions inflationnistes soutenues en particulier du côté des salaires et des services, nécessiteront une surveillance étroite. Les actions futures de la BCE restent donc incertaines.

Impact sur l'offre de produits des banques européennes

Les banques européennes devront adapter leurs stratégies et leurs offres de produits en réponse aux baisses de taux de la BCE :

1. Crédits. À mesure que les coûts d'emprunt diminuent, les banques peuvent constater une augmentation de la demande de prêts immobiliers, à la consommation et aux entreprises. Cela pourrait conduire à une augmentation des prêts accordés et à une hausse potentielle des revenus d'intérêts, même si les marges baissent.

2. Comptes d'épargne et de dépôt. Les taux d'intérêt sur les comptes d'épargne et autres produits de dépôt sont susceptibles de baisser. Les banques peuvent offrir des taux plus bas pour maintenir leur marge d'intérêt nette, ce qui peut encourager les clients à rechercher d'autres possibilités d'investissement, sur le marché boursier par exemple.

3. Produits et services financiers. Les banques peuvent innover et promouvoir une gamme de produits financiers, tels que les fonds d'investissement et les services de gestion d'actifs, afin d'attirer les clients à la recherche de rendements plus élevés. Elles peuvent également améliorer les services bancaires numériques pour répondre aux besoins croissants des consommateurs dans un environnement où les tarifs sont moins élevés.

La baisse des taux de la BCE constitue donc une mesure stratégique visant à soutenir la reprise économique de la zone euro tout en s'attaquant aux pressions inflationnistes persistantes. L'impact sur l'inflation est à surveiller de près car le marché de l'investissement devrait bénéficier d'un regain d'activité et d'optimisme. Les banques européennes devront adapter leurs offres pour rester compétitives, en se concentrant sur la croissance du crédit et les produits financiers innovants. Dans l'ensemble, les baisses de taux constituent la base d'un environnement économique dynamique dans la zone euro. Encore faut-il que les acteurs du marché soient prêts à suivre ce nouveau cap.

Thomas Jaquet

Responsable Développement France chez Freedom Finance Europe

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