Automobile : Volkswagen lance un plan de 10 milliards d’euros pour sa survie

Concurrence chinoise, électrification forcée, hausse des coûts de production, difficultés d’approvisionnement… Les constructeurs européens sont à la peine, et les perspectives semblent guère aller en leur faveur, en particulier pour le premier d’entre eux : Volkswagen. Le direction du groupe a annoncé à ses cadres, lors d’une réunion, le lundi 2 septembre 2024, un grand plan de restructuration de 10 milliards d’euros. Celui-ci comprend des licenciements, mais aussi, et ce pourrait être une première pour le groupe automobile VW, la fermeture de certains de ses sites de production en Allemagne.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 4 septembre 2024 à 8h52
Volkswagen , plan restructuration, licenciement, fermeture, usine, Allemagne, industrie automobile, Europe, baisse, vente, voiture électrique marché automobile, concurrence, géopolitique
Wolfsburg, Germany - March 2022: Volkswagen headquarters building with VW logo on top at the Volkswagen car plant - © Economie Matin
4,2%Les bénéfices nets de Volkswagen ont reculé de 4,2 % pour atteindre 3,63 milliards d'euros au second semestre de 2024.

Un plan de restructuration draconien pour Volkswagen

Volkswagen a annoncé un plan de restructuration draconien avec pour objectif d'économiser 10 milliards d'euros d'ici 2026. Ce plan, inédit dans l'histoire du premier constructeur européen, et deuxième mondial, pourrait entraîner la fermeture d'usines en Allemagne, un choc pour l'industrie automobile du Vieux Continent. Oliver Blume, PDG de Volkswagen, a souligné l'urgence de ce plan, évoquant une « situation extrêmement tendue » pour l'ensemble du secteur. « Des fermetures d'usines sur les sites de production de véhicules et de composants ne peuvent plus être exclues », ajoute le communiqué du groupe relayé par l'AFP. Deux usines allemandes de sa marque VW pourraient être visées : celle d'Osnabrück et celle de Dresde.

En parallèle, le syndicat IG Metall s'oppose fermement à ces fermetures qui, comme le prévoit la direction de Volkswagen, signeraient la fin du programme de sécurité de l'emploi mis en place par le groupe, lequel interdisait toute suppression d'emploi depuis 1994 et jusqu'en 2029. Le bénéfice net trimestriel du groupe a baissé de 4,2 % depuis 2023, atteignant 3,63 milliards d'euros au second trimestre de 2024. Volkswagen espère que ces mesures, aussi drastiques soient-elles, lui permettront de réduire ses coûts afin de poursuivre son électrification.

Conséquences d'une marche forcée

Outre la situation géopolitique, la crise énergétique, les difficultés sur certaines chaînes d'approvisionnement et la hausse des coûts de production, qui sont autant de facteurs à l'origine de la baisse des ventes du groupe Volkswagen, c'est surtout la chute du marché des véhicules électriques (VE) sur le Vieux Continent, en particulier en Allemagne, suite à la suppression des aides publiques à l'achat d'un VE, qui explique la situation critique dans laquelle se trouve aujourd'hui le groupe Volkswagen. Plusieurs des 10 marques automobiles détenues par le groupe se trouve dans une situation critique. C'est le cas notamment d'Audi, qui envisage de fermer son usine de Bruxelles.

Malgré l'objectif du 100 % électrique et l'interdiction des ventes de voitures thermiques neuves programmée pour 2035, les Européens répondent depuis plusieurs mois par un refus face à cette marche forcée imposée par la Commission européenne. Que nenni pour l'UE, qui continue de faire la sourde oreille. Les signes des derniers mois ne paraissent pourtant guère être de bon augure pour l'industrie automobile du Vieux Continent...

Laissez un commentaire
Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

Aucun commentaire à «Automobile : Volkswagen lance un plan de 10 milliards d’euros pour sa survie»

Laisser un commentaire

* Champs requis