Budget 2025 : aucune feuille de route, mais le gouvernement démissionnaire reste confiant

La situation financière de la France est critique et, à moins d’un mois de la présentation du Projet de Loi de Finances (PLF) qui doit encadrer le budget de 2025 devant l’Assemblée nationale, le pays n’a toujours pas de gouvernement, et celui qui est démissionnaire n’a aucune feuille de route claire pour redresser les comptes publics. Thomas Cazenave, ministre démissionnaire des Comptes publics, a toutefois tenté de rassurer dans un entretien accordé au Parisien le 31 août 2024.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 2 septembre 2024 à 16h15
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Budget 2025 : aucune feuille de route, mais le gouvernement démissionnaire reste confiant - © Economie Matin
5,1%Le déficit public de la France devrait atteindre 5,1 % de son PIB en 2024.

Budget 2025 : « Nous ne sommes pas en retard » assure Thomas Cazenave

La France n'a toujours pas de Premier ministre ni de gouvernement depuis près de 50 jours, alors que toutes les inquiétudes se portent sur une échéance de la plus haute importance : le budget de 2025, avec une projection d'un déficit de 5,1 % du PIB pour 2024. Pour autant, Thomas Cazenave, ministre démissionnaire des Comptes publics, assure avoir travaillé sans relâche pendant l'été 2024 pour préparer le budget 2025. « nous ne sommes pas en retard », a-t-il ainsi tenu à affirmer auprès de nos confrères du Parisien. La France est pourtant bien dans une course contre la montre, ou plutôt le prochain gouvernement. Le ministre démissionnaire ne manque en effet pas de souligner l’urgence, ni la taille de la patate chaude dont aura la charge le prochain gouvernement : « Il faudra au moins 20 milliards d’économies en 2025. Aucun gouvernement ne pourra s’exonérer de la poursuite des efforts pour réduire le déficit. »

Thomas Cazenave a insisté sur le montant des économies qui permettront, selon lui, à la France de respecter ses engagements envers Bruxelles, qui sont de réduire son déficit à 3 % d'ici à 2027. « Avec Bruno Le Maire, nous n’avons pas varié : nous avons toujours dit qu’il fallait au moins 20 milliards d’efforts en 2024 », martèle-t-il. Malgré les 10 milliards d’euros déjà économisés en février et les 10 milliards supplémentaires gelés cet été, le défi reste immense. Le ministre a également tenu à pointer les difficultés à venir, notamment celles liées aux recettes de 2024 de l'État, qui risquent d'être en deçà des attentes en raison de la suppression de la taxe d'habitation, ou encore de l'abaissement de certains impôts pour les entreprises (- 50 milliards d'euros en cinq ans), baisses auxquelles s'ajoutent des dépenses imprévues, telles que le soutien à la Nouvelle-Calédonie, ou encore l'aide à l'Ukraine (1,32 milliard d'euros depuis le 1ᵉʳ janvier 2024).

Pression maximale

Le processus budgétaire est sous haute surveillance. Actuellement, le budget de 2025 resterait le même que celui de 2024, soit de 492 milliards d'euros de dépenses, ce qui correspond tout de même à une coupe de 10% des crédits accordés. Néanmoins, plusieurs parlementaires comme Éric Coquerel (LFI) et Charles de Courson (Liot), respectivement président de la Commission des finances et rapporteur général du budget, ont fait connaître leur intention de prendre des mesures à l'encontre de Bercy et de mener des investigations pour exiger du ministre des Comptes publics qu'il leur transmette une feuille de route pour le prochain budget et pour pouvoir s’atteler à la tâche le plus tôt possible. Thomas Cazenave, de son côté, se défend et affirme que : « le Parlement est informé à chaque étape. » Il précise par ailleurs que les premiers éléments ont été transmis mi-août et que les lettres plafonds, essentielles pour analyser les marges de manœuvre budgétaires de chaque ministère, seront bien envoyées dans les temps.

Le projet de loi de finances doit être transmis au Conseil d’État au plus tard à la mi-septembre, « ce qui laisse le temps à un nouveau chef du gouvernement de se saisir du travail qui a été fait », assure Thomas Cazenave. Le PLF passera ensuite devant l'Assemblée nationale le 1ᵉʳ octobre 2024 pour une durée de 70 jours. Timing hautement serré, « il est indispensable que les groupes politiques engagent rapidement des discussions pour trouver a minima les conditions d’un budget non censuré », martèle Thomas Cazenave.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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