Périphérique parisien : la vitesse sera bien baissée !

Le 1er octobre 2024, une mesure phare de l’administration d’Anne Hidalgo, maire de Paris, entrera en vigueur : la réduction de la vitesse maximale autorisée sur le périphérique parisien. Une décision prise dans un contexte de lutte contre la pollution et d’amélioration de la sécurité routière qui suscite de nombreuses réactions et ne reçoit pas forcément la bénédiction des premiers concernés.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 2 septembre 2024 à 9h29
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3%Le périphérique de Paris concentre près de 3% des trajets en Ile-de-France.

Le périphérique parisien limité à 50 km/h !

L'abaissement de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique parisien s'inscrit dans une série de mesures destinées à réduire la pollution atmosphérique à Paris. En effet, le périphérique, avec ses 35 kilomètres de long et ses 1,2 million de véhicules par jour, est l'une des sources principales de pollution dans la capitale. Selon les études citées par Anne Hidalgo pour justifier sa décision, cette mesure devrait permettre de diminuer les émissions de dioxyde d'azote et de particules fines, responsables de maladies respiratoires et cardiovasculaires.

Par ailleurs, la réduction de la vitesse à 50 km/h vise à améliorer la sécurité routière. Les statistiques montrent qu'une vitesse plus faible réduit considérablement le nombre et la gravité des accidents. Selon une étude de la Préfecture de police, citée par la maire de Paris, cette mesure pourrait prévenir environ 20% des accidents graves sur le périphérique.

Un problème pour l’économie et la circulation dans la capitale

Malgré ces arguments en faveur de la santé publique et de la sécurité, la mesure suscite un débat intense parmi les usagers et les experts. Les opposants à cette décision soulignent que la réduction de la vitesse risque d'aggraver les embouteillages, augmentant ainsi le temps de trajet pour des millions de conducteurs chaque jour. De plus, certains experts estiment que la baisse de vitesse pourrait paradoxalement entraîner une hausse des émissions de CO2, en raison de l'augmentation du temps de trajet et des ralentissements fréquents.

L'impact économique de cette mesure est également un point de friction. Pour les entreprises de livraison et les artisans, le temps, c'est de l'argent. Une réduction de la vitesse sur un axe aussi vital que le périphérique pourrait entraîner des coûts supplémentaires, ce qui inquiète particulièrement les PME et les TPE de la région parisienne.

La baisse de la vitesse sur le périphérique de Paris ne fait pas l’unanimité

Les réactions à cette annonce ne se sont pas fait attendre. Du côté des riverains, une partie d'entre eux soutient la mesure, espérant une amélioration de leur qualité de vie grâce à la diminution du bruit et de la pollution. Cependant, d'autres restent sceptiques, craignant que la réduction de la vitesse ne soit qu'un pansement sur une jambe de bois, ne résolvant pas les problèmes structurels du trafic à Paris.

Sur le plan politique, cette décision d'Anne Hidalgo a divisé les opinions. Alors que ses alliés de la majorité municipale saluent une initiative courageuse et nécessaire, les opposants politiques dénoncent une mesure populiste qui pourrait nuire à l'économie de la capitale sans apporter de bénéfices significatifs en termes de pollution. Certains responsables, notamment dans l'opposition, ont même évoqué la possibilité de contester cette décision devant les tribunaux administratifs.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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