Trop d’enfants dans la rue, l’Unicef indignée

Alors que la rentrée scolaire se profile, un sombre tableau se dessine pour plus de 2.000 enfants en France, qui se retrouvent sans abri, y compris 467 enfants de moins de trois ans. Dans leur sixième baromètre, l’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité rapportent cette hausse préoccupante du nombre d’enfants vivant dans la rue et dénoncent les politiques de logement.

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Modifié le 29 août 2024 à 14h23
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Trop d’enfants dans la rue, l’Unicef indignée - © Economie Matin

Dans la nuit du 19 août, 2 043 enfants, y compris 467 tout-petits de moins de trois ans, se sont retrouvés sans aucun abri en France. L’Unicef tire la sonnette d’alarme sur cette situation, particulièrement préoccupante à l'approche de la rentrée scolaire, soulignant que les recommandations antérieures et les avertissements émis restent largement ignorés.

Plus de 2 000 enfants sans-abri en France, une situation inadmissible pour l’Unicef

En une seule nuit, le 19 août, le nombre d'enfants dormant à la rue était d'au moins 2.043 enfants selon l'Unicef, une hausse de 120% par rapport à 2020, comme l'indique le communiqué de presse de l'Unicef publié le 29 août 2024. Ce pic soudain reflète non seulement les lacunes immédiates dans le système d'hébergement d'urgence mais aussi une tendance à long terme de négligence et d'échec des politiques destinées à protéger les plus vulnérables. La comparaison avec les données de l'année précédente montre une augmentation continue et rapide, signalant un besoin urgent d'action.

Le manque d'un toit sécurisé a des répercussions immédiates et à long terme sur ces jeunes enfants. Ces derniers affectés par cette précarité risquent de subir des retards de développement, des problèmes de santé mentale, et une scolarité chaotique. « C’est inadmissible, on ne peut pas accepter qu’une société traite ses enfants de cette manière », a déclaré la représentante de l’agence onusienne dans l’Hexagone, Adeline Hazan dans des propos rapportés par 20 Minutes. Ces conditions compromettent non seulement leur avenir mais portent également atteinte à leurs droits fondamentaux à la sécurité et à l'éducation, tels que stipulés dans les conventions internationales.

Un échec cuisant des politiques de logement

D'après les chiffres du baromètre, durant la nuit du 19 au 20 août, 2.043 enfants, y compris 467 de moins de trois ans, se sont trouvés sans logement malgré les appels de leurs familles au 115, le service d'urgence pour les sans-abri. Bien que ce nombre soit inférieur aux 3.000 cas enregistrés en octobre 2023, il représente une augmentation préoccupante à l'approche de la rentrée scolaire : une hausse de 3% par rapport à août de l'année précédente, de 27% par rapport à 2022, et de 120% comparé à 2020. Les responsables de la solidarité nationale pointent du doigt les politiques de logement de court terme qui ont non seulement échoué à prévenir cette crise mais l'ont aggravée.

De la diminution des allocations logement aux lois restrictives sur l'occupation des logements vides, chaque mesure semble avoir contribué à cette escalade plutôt qu'à la résoudre. Ce constat d'échec appelle à une refonte radicale des stratégies en place. Malgré une promesse faite en 2022 par le gouvernement, promettant qu'aucun enfant ne dormirait dans la rue, les faits montrent une réalité tout autre. « Il y a eu un engagement pris par le gouvernement en 2022 à les sortir de cette impasse, que nous attendons toujours. Nous demandons que ces enfants et ces familles soient sorties immédiatement de cette situation indigne », a martelé Pascal Brice, président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité. La situation s'aggrave, poussant certains jeunes à des extrêmes comme la prostitution pour survivre. Cette déconnexion entre les promesses politiques et la réalité sur le terrain soulève des questions sérieuses sur l'efficacité des engagements pris par les autorités.

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Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

1 commentaire on «Trop d’enfants dans la rue, l’Unicef indignée»

  • Nous sommes un couple et disposons d’un logement qui nous permettrait d’assurer l’abri, l’attention et l’affection pour un ou deux enfants en bas âge

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