Climat : nous aurons moins de grêle, mais elle fera bien plus mal !

Les tempêtes de grêle, bien que moins fréquentes, pourraient devenir beaucoup plus dévastatrices en raison du changement climatique. C’est du moins ce que semble indiquer une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Climate and Atmospheric Science et relayée par le Washington Post, le 24 août 2024.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 27 août 2024 à 15h00
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100 MILLIARDS DE $Les chutes de grêles et vents violents auraient entraîné des pertes économiques de plus de 100 milliards de dollars pour les Etats-Unis au cours des 18 derniers mois.

Les chutes de grêle seront de plus en plus violentes

Les tempêtes de grêle représentent une menace majeure pour l'économie, surpassant même les tornades et les vents en termes de dommages financiers. Selon Victor Gensini, chercheur en météorologie à l'Université Northern Illinois (NIU) et principal auteur de l'étude publiée dans Nature Climate and Atmospheric Science, le réchauffement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre entraîne une diminution de la fréquence des tempêtes de grêle.

Cependant, le revers de la médaille est que les grêlons seront plus gros et, par conséquent, de plus en plus destructeurs. « De forts courants ascendants sont un ingrédient clé pour la formation de grêlons plus gros », explique Victor Gensini. « Dans notre étude, nous constatons que la fréquence des grêlons de moins de 4 cm diminue en moyenne de 25 %, tandis que celle des plus gros grêlons augmente de 15 à 75 % selon les trajectoires des émissions de gaz à effet de serre » ajoute le professeur. Le problème que pose cette évolution climatique est, comme l'indique l'étude, qu'à partir d'un diamètre de quatre centimètres, les grêlons atteignent une vitesse terminale qui les empêche de fondre, ce qui démultiplie leur potentiel de destruction.

100 milliards de pertes économiques en 18 mois aux États-Unis

Les dommages causés par la grêle ont explosé au cours des dix dernières années, en partie à cause de l'urbanisation des zones à risque, indique l'étude du NIU. « Nous avons enregistré plus de 100 milliards de dollars de pertes aux États-Unis au cours des 18 derniers mois, la majorité étant attribuée à la grêle », précise Victor Gensini.

Cette tendance inquiète aussi bien les consommateurs, qui pourraient voir leurs contrats d'assurance monter en flèche, que les assureurs eux-mêmes, qui auraient bien apprécié ne pas couvrir de tels dégâts, jusqu'alors assez exceptionnels. Les chercheurs, conscients de ces enjeux économiques et climatiques, prévoient de déployer en 2025 la plus grande campagne de recherche sur la grêle jamais réalisée pour mieux comprendre et prévoir ces phénomènes.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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