En Andorre, la décision fait grand bruit. À partir de 2025, les véhicules étrangers pourraient être soumis à une nouvelle taxe routière pour entrer dans ce petit territoire niché au cœur des Pyrénées. Le gouvernement andorran, sous la houlette de Xavier Espot, envisage en effet d’instaurer une vignette payante pour les voitures en provenance de l’étranger. L’objectif affiché est clair : protéger les ressources naturelles du pays, maintenir la qualité de vie des habitants et réguler un afflux touristique devenu insoutenable.
Andorre : une taxe sur les voitures qui achètent alcool et tabac ?
Andorre : une taxe sur les voitures pour lutter contre le surtourisme
Avec 9,3 millions de visiteurs en 2023, Andorre voit sa petite superficie de 468 km² littéralement envahie chaque année, attirant des touristes en quête de prix avantageux sur l’alcool, les cigarettes et le carburant. Ce tourisme de masse est certes bénéfique pour l’économie locale, mais est devenu un fardeau écologique et menace les infrastructures du petit pays. Le gouvernement, conscient des limites de ce modèle, cherche à préserver la durabilité de ce territoire de seulement 85.000 habitants.
Le projet de loi qui inclut cette taxe fait également partie d’un plan plus vaste visant à résoudre la crise du logement qui frappe le pays. En effet, le boom touristique a contribué à une flambée des prix immobiliers, rendant l’accès au logement difficile pour les résidents. La vignette, dont le prix n’est pas encore fixé, pourrait varier en fonction des saisons, avec des tarifs plus élevés en période touristique.
Une taxe pour les conducteurs étrangers qui se rendent à Andorre
Si la mesure est adoptée, tous les véhicules étrangers devront s’acquitter de cette nouvelle taxe, sans exception. Les travailleurs transfrontaliers, les touristes réguliers et même ceux venant pour des raisons médicales seront concernés. À l’image de ce qui se pratique en Suisse ou en Autriche, la vignette devra être apposée sur le pare-brise des véhicules sous peine d’amendes. Toutefois, les modalités précises, telles que le montant de la vignette ou les modalités d’achat, sont encore en discussion.
Un impact économique à double tranchant
L’instauration de cette taxe routière pourrait avoir des répercussions économiques significatives. Réduire l’afflux de visiteurs motorisés pourrait impacter négativement les commerces locaux, notamment ceux spécialisés dans la vente d’alcool et de tabac, dont les prix attractifs sont un moteur important du tourisme andorran. Cependant, pour le gouvernement de Xavier Espot, il s’agit de faire un pari sur le long terme, en misant sur un tourisme plus responsable et durable.
Les défenseurs de cette mesure soulignent qu’elle pourrait également encourager le développement d’un tourisme moins dépendant de la voiture, favorisant ainsi les modes de transport alternatifs et plus respectueux de l’environnement.