L’Europe défie la Chine : des taxes massives sur les voitures électriques

L’Union Européenne (UE) se prépare à frapper un grand coup dans le secteur des véhicules électriques. En effet, la Commission européenne prévoit d’imposer des taxes massives, allant jusqu’à 36 %, sur les importations de voitures électriques fabriquées en Chine. Cette décision, qui pourrait entrer en vigueur dès la fin du mois d’octobre, s’inscrit dans une stratégie plus large de protection des industries européennes face à la concurrence chinoise, jugée déloyale en raison des subventions massives accordées par Pékin à ses constructeurs.

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Par Nicolas Egon Modifié le 20 août 2024 à 16h31
L’Europe défie la Chine : des taxes massives sur les voitures électriques
36%L'UE prévoie d'imposer une taxe de 36% sur les voitures électriques fabriquées en Chine

Des taxes punitives pour contrer une concurrence jugée déloyale

L’annonce faite par la Commission européenne ce mardi marque une étape décisive dans le bras de fer commercial entre l'UE et la Chine. Concrètement, ces taxes s’ajouteraient aux 10 % de droits de douane déjà appliqués sur les véhicules importés de Chine. Elles visent principalement à contrer l’afflux de voitures électriques chinoises qui inonde le marché européen, avec une augmentation spectaculaire des ventes en trois ans, passant de 57 000 unités en 2020 à plus de 437 000 en 2023.

Les constructeurs chinois, tels que SAIC, BYD, et Geely, sont particulièrement visés. Les surtaxes varient selon les marques, allant de 17 % pour BYD à 36,3 % pour SAIC, partenaire de Volkswagen en Chine. Ces mesures sont justifiées par Bruxelles par le niveau élevé de subventions perçues par ces entreprises en Chine, leur offrant un avantage compétitif jugé déloyal face aux constructeurs européens.

La réaction de pékin et les conséquences pour le marché européen

Face à cette décision, la Chine a réagi vivement, dénonçant un acte de « protectionnisme » et une approche « injuste » de la part de l’UE. La Chambre de commerce chinoise a exprimé son « profond mécontentement » et a mis en garde contre une exacerbation des tensions commerciales. Ces tensions ne sont pas nouvelles, Pékin ayant déjà saisi l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) pour contester ces mesures.

L’industrie automobile européenne, dominée depuis des décennies par les moteurs thermiques, voit ces taxes comme une tentative désespérée de ralentir l'ascension des véhicules électriques chinois, qui représentent désormais 22 % du marché européen, contre seulement 3 % il y a trois ans. Cette dynamique met en péril de nombreuses usines européennes, qui peinent à rivaliser avec les coûts de production bien plus bas en Chine.

Cependant, certains experts estiment que ces mesures pourraient être insuffisantes, voire contre-productives. Si elles pourraient offrir un répit temporaire aux constructeurs européens, elles risquent également de pousser les fabricants chinois à installer des usines en Europe pour contourner ces taxes, intensifiant ainsi la concurrence locale à moyen terme.

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