Cryptomonnaies : une « taxe Bitcoin » pour réduire les émissions de CO2 ?

Le Fonds monétaire international propose une taxe mondiale sur le minage de bitcoins afin de limiter les émissions de CO2 liées à cette activité. Selon l’organisation, cette mesure pourrait non seulement réduire l’impact environnemental du minage, mais aussi générer des recettes publiques substantielles.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 21 août 2024 à 11h30
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2%La demande en électricité pour le minage de cryptomonnaies a atteint 2 % de l'électricité mondiale en 2022.

Le minage de bitcoins, une activité énergivore, est de plus en plus scruté pour son impact environnemental. Dans un article publié sur son blog, le Fonds monétaire international (FMI) avance l'idée de taxer cette pratique, dans le but d'inciter l'industrie des cryptomonnaies à réduire ses émissions de dioxyde de carbone.

Une taxe pour diminuer l'empreinte carbone du minage de cryptomonnaies

D'après les estimations de l'organisation, le minage de cryptomonnaies pourrait représenter 0,7 % des émissions mondiales de CO2 d'ici 2027. En 2022, cette activité, combinée aux centres de données, a déjà consommé 2 % de l'électricité mondiale. D'ici trois ans, cette demande pourrait s'élever à 3,5 %, soit l'équivalent de la consommation électrique du Japon, cinquième plus grand consommateur au monde.

Le FMI propose une taxe directe de 0,047 dollar par kilowattheure pour le minage de bitcoins, qui pourrait s'élever à 0,089 dollar si l'on prend en compte les impacts sur la santé publique liés à la pollution de l'air. Cette mesure augmenterait le coût moyen de l'électricité pour les mineurs de 85 %, les incitant ainsi à adopter des équipements plus économes en énergie.

Le FMI estime que cette taxation pourrait réduire les émissions annuelles de 100 millions de tonnes, ce qui équivaut aux émissions actuelles de la Belgique, tout en générant 5,2 milliards de dollars de recettes publiques par an à l'échelle mondiale.

Encourager des pratiques plus durables

En plus de la taxation, le FMI envisage des mesures complémentaires pour pousser les mineurs de cryptomonnaies et les centres de données à adopter des pratiques plus durables. Des incitations pourraient être mises en place pour promouvoir l'utilisation d'énergies renouvelables et de technologies moins gourmandes en énergie. Par exemple, des crédits pour les accords d'achat d'électricité à zéro émission, ou encore des certificats d'énergie renouvelable, pourraient compléter les taxes sur l'électricité.

Cependant, le FMI souligne également l'importance d'une coordination internationale dans la mise en place de ces mesures. Des régulations plus strictes dans certains pays pourraient inciter les entreprises à déplacer leurs activités vers des juridictions moins exigeantes en matière de normes environnementales. Pour éviter ces relocalisations, un prix global du carbone, appliqué de manière uniforme à travers le monde, serait la solution idéale pour réduire les émissions de manière efficace.

Alors que le temps presse pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius, le FMI insiste sur l'urgence d'élargir les sources d'énergie renouvelable et d'adopter un prix du carbone approprié. Dans l'intervalle, des mesures ciblées, comme la taxation du minage de bitcoins, pourraient jouer un rôle crucial dans la réduction des émissions liées à l'industrie des cryptomonnaies et des centres de données.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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