La Turquie est secouée en ce jour de Noël par un vaste remaniement ministériel qui fait suite à une gigantesque affaire de corruption qui touche les hautes sphères de l'État.
La Turquie ébranlée par une affaire de corruption
Coup sur coup, ce sont trois ministres de premier plan qui ont démissionné mercredi : les hommes en place à l'Économie, l'Intérieur et l'Environnement ont pris la porte, et il s'en est fallu d'un rien pour que le ministre des Affaires européennes ne claque lui aussi la porte. Trop tard : le premier ministre Recep Tayyip Erdogan ne lui en a pas laissé le temps, puisqu'il a annoncé un remaniement d'envergure. En tout, ce sont dix ministres qui sont remplacés dans ce nouveau gouvernement.
Ce remaniement, visiblement décidé dans l'urgence, fait suite à l'arrestation le 17 décembre des fils des ministres démissionnaires, ainsi que d'autres personnalités, dans le cadre d'une enquête pour corruption, malversations et fraude.
Une fois de plus, le complot international
Preuve de l'importance de ce scandale politico-financier, Recep Tayyip Erdogan a même été encouragé à démissionner par son ancien ministre de l'Environnement. Comme durant les manifestations qui ont secoué la Turquie au printemps dernier, le premier ministre s'est dédouané en évoquant un vague « complot aux ramifications internationales ». Mais l'enquête n'en a pas terminé avec les révélations, fragilisant un premier ministre et son parti, l'AKP, au pouvoir depuis dix ans.