Alors que le nombre de cas de Mpox continue de croître en dehors de l’Afrique, les efforts de surveillance du virus sont intensifiés à l’échelle mondiale. Cette augmentation de la vigilance survient alors que les résultats d’essais cliniques pour un traitement potentiel se révèlent décevants face à la variante en cause dans l’épidémie actuelle.
Virus Mpox : le niveau d’alerte relevé à « modéré » en Europe
La perspective de la circulation en Europe du clade I de Mpox inquiète
La propagation du virus Mpox, anciennement connu sous le nom de variole du singe, suscite une préoccupation croissante dans de nombreux pays en dehors du continent africain. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) vient de relever le niveau de risque de « faible » à « modéré » après la détection en Suède du premier cas de clade Ib en dehors du continent africain. L’ECDC estime par ailleurs que la circulation du clade I, plus mortel, en dehors de l’Afrique, sera plus importante dans les mois à venir. Ailleurs dans le monde, le Pakistan a signalé son premier cas de Mpox, tandis que la Chine a annoncé la mise en place de contrôles sanitaires pour les voyageurs afin de tenter de détecter le virus.
Face à cette situation, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l'augmentation des cas de Mpox comme une urgence de santé publique. Le virus se distingue par ses deux principales variantes, le clade II, qui était à l'origine de l'épidémie mondiale de 2022, touchant principalement les communautés homosexuelles et bisexuelles, et le clade I, endémique dans certaines régions d'Afrique, connu pour son taux de mortalité historiquement plus élevé. Ce dernier, sous une forme mutée appelée Ib, semble désormais se transmettre de manière soutenue entre humains par des contacts sexuels et non sexuels.
Mpox : la situation reste très grave en République démocratique du Congo
Les efforts pour trouver un traitement efficace contre le Mpox se heurtent à des obstacles, comme l'ont montré les résultats décevants d'un essai clinique sur le tecovirimat, un antiviral testé en République démocratique du Congo (RDC). Bien que le médicament n'ait pas réduit la durée des lésions causées par le Mpox, l'essai a révélé un taux de mortalité inférieur à celui observé ailleurs en RDC, soulignant l'importance des soins médicaux de soutien, en particulier en milieu hospitalier.
Cependant, la situation en Afrique reste critique. Avec plus de 14.000 cas et 524 décès signalés cette année, principalement en RDC, les pénuries de tests, de traitements et de vaccins compliquent la lutte contre l'épidémie. Des appels urgents à l'envoi de davantage de kits de diagnostic et de vaccins ont été lancés. Gavi, l'alliance pour les vaccins, a indiqué que les doses nouvellement produites mettraient au moins six mois pour atteindre la RDC. Par ailleurs, des discussions sont en cours avec des pays disposant de grands stocks de vaccins, tels que les États-Unis et le Japon, pour organiser un programme de don de doses.