Le 14 août 2024, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a décrété le plus haut niveau d’alerte sanitaire mondiale face à la résurgence inquiétante de la variole du singe, désormais appelée Mpox. L’identification d’un nouveau variant du virus en Suède, une première hors d’Afrique, a renforcé les craintes d’une propagation rapide et incontrôlable sur le continent européen.
Epidémie de Variole du Singe (Mpox) : alerte en Europe !
Mpox : qu'est-ce que la Variole du Singe ?
Découverte pour la première fois chez l'homme en 1970, en République Démocratique du Congo, la variole du singe est une maladie zoonotique : elle se transmet de l'animal à l'homme. Elle peut également se propager entre humains par contact physique étroit, notamment les relations sexuelles. Les symptômes traditionnels incluent des éruptions cutanées et des lésions localisées sur la bouche, le visage, et les parties génitales.
Historiquement, le virus est resté endémique en Afrique, mais les mutations récentes ont permis son expansion hors du continent. En 2003, une épidémie limitée a été signalée aux États-Unis. Cependant, en 2022, le virus a franchi un cap,se retrouvant sur le territoire d’une centaine de pays à travers le monde. Ces épidémies étaient principalement portées par le clade 2 du virus, relativement peu létal.
La nouvelle menace : le variant Clade 1b de la Mpox
Le variant clade 1b du virus, responsable des cas actuels, présente une dangerosité plus élevée, ce qui explique l’alerte donnée par l’OMS. Les symptômes sont plus sévères, avec des éruptions cutanées couvrant l'ensemble du corps. La mortalité associée à ce variant reste basse, mais atteint 3,6%, soit dix fois plus que les souches précédentes. Ce nouveau variant a émergé en République Démocratique du Congo et a été identifié en Suède, marquant la première apparition du virus hors d'Afrique.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, a exprimé son inquiétude face à cette évolution : « La situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale. » Selon l'OMS, il est probable que d'autres cas soient détectés en Europe dans les semaines à venir, ce qui nécessite une vigilance accrue de la part des autorités sanitaires européennes. De plus, des traces ont été découvertes dans les eaux usées dans l’État de New York, aux Etats-Unis.
Variole du Singe : vers une épidémie de Mpox en Europe ?
L'apparition du variant clade 1b en Europe soulève des questions sur la préparation du continent face à une potentielle épidémie. Bien que les autorités suédoises assurent que le risque de contagion reste faible, l'OMS ne partage pas cet optimisme. Le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies (ECDC) a également exprimé sa préoccupation, tout en qualifiant pour l'instant le risque global de « très faible ».
En France, aucun cas de ce nouveau variant n'a encore été signalé, mais la vigilance reste de mise car le virus est déjà présent en Hexagone. « Du 1er janvier au 30 juin 2024, un total de 107 cas d’infection à virus Monkeypox (mpox) ont été signalés à Santé publique France via la déclaration obligatoire (DO) des orthopoxviroses : 14 au mois de janvier, 13 en février, 12 en mars, 21 en avril, 26 en mai et 21 en juin », précise le gouvernement dans un point du 13 août 2024. Le système de santé français, éprouvé par la pandémie de COVID-19, doit maintenant se préparer à une nouvelle menace sanitaire.
Variole du singe : comment se Protéger ?
Face à cette menace, la prévention reste la meilleure arme. L'OMS recommande de limiter les contacts physiques étroits avec les personnes infectées et de respecter les mesures d'hygiène de base. Pour les personnes ayant voyagé dans des zones à risque, une surveillance médicale est fortement conseillée. « La transmission interhumaine se produit à l’occasion d’un contact prolongé en face à face par des gouttelettes respiratoires ou par contact direct avec une personne infectée, à travers les fluides corporels, les lésions cutanées de la maladie ou les muqueuses internes comme la bouche, ainsi que de manière indirecte par des objets que le malade a contaminés, comme des vêtements ou du linge de lit », précise le gouvernement.
Pour les pays concernés, le déclenchement du plus haut niveau d'alerte par l'OMS permet d'accéder à des fonds pour les interventions d'urgence, offrant ainsi un soutien aux pays les plus touchés, notamment en Afrique.
La question qui reste en suspens est celle de la propagation du virus : allons-nous vers une épidémie en Europe voire une pandémie qui ne manquerait pas de rappeler celle de la Covid-19 ? Heureusement, le virus semble moins contagieux.