Licenciement abusif chez Twitter : Elon Musk condamné

Revers pour Elon Musk, patron de Tesla, Neuralink et X (ex-Twitter). Celui-ci a été condamné à payer une indemnité à un ancien dirigeant du réseau social pour licenciement abusif par la Commission des droits des travailleurs (WRC) irlandaise, mardi 13 août 2024.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 14 août 2024 à 10h52
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550.000 eurosElon Musk a été condamné à payer une indemnité de 550 000 euros à un ancien dirigeant de X (ex-Twitter) pour licenciement abusif.

Elon Musk condamné à payer 550 000 euros à un ancien cadre de Twitter

Il faut remonter à 2022 pour comprendre cette affaire. Après le rachat de Twitter, devenu X, par Elon Musk pour 44 milliards de dollars, le magnat américain s'est lancé dans une transformation radicale de l'entreprise, ce qui avait d'ailleurs fait couler beaucoup d'encre. Elon Musk avait alors exigé des employés de Twitter qu'ils s'engagent à travailler dans un environnement « intensif et exigeant » sous la bannière du « Twitter 2.0 ». Afin d'obtenir leur « consentement » à travailler dans ces nouvelles conditions, le nouveau patron du réseau social avait envoyé un e-mail à tous les employés, leur demandant de cliquer sur « oui ». Ceux qui ne répondaient pas étaient alors considérés comme démissionnaires et étaient ainsi remerciés avec un chèque de trois mois d'indemnités de licenciement.

Gary Rooney, qui était alors cadre supérieur au siège européen de Twitter en Irlande, a choisi de ne pas cliquer sur « oui » et a donc été considéré comme démissionnaire par son employeur, Elon Musk. Ayant porté l'affaire devant la justice, la Commission des droits des travailleurs (WRC) en Irlande a jugé, dans une décision rendue mardi 13 août 2024, que cette procédure de licenciement employée par Elon Musk était abusive. En conséquence, l'organisme irlandais chargé de statuer sur les litiges au travail a ordonné à X (anciennement Twitter) de verser une indemnité de 550 000 euros à Gary Rooney. Comme le justifie Michael MacNamee, président du WRC auprès de l'Irish Times, la Commission des droits des travailleurs a considéré que « la décision de ne pas cliquer sur 'oui' ne constitue pas une démission ». La WRC a également estimé que le délai de 24 heures accordé aux employés pour décider de leur avenir professionnel dans l'entreprise était « irraisonnable ».

Plusieurs affaires sous le tapis

L'affaire de Gary Rooney n'est qu'un exemple parmi d'autres. Plusieurs anciens cadres de Twitter, dont l'ex-PDG Parag Agrawal, ont intenté des actions en justice contre Elon Musk, l'accusant de les avoir licenciés sans justification afin d'éviter de leur verser des indemnités de départ.

Ces dirigeants affirment qu'Elon Musk les a humiliés publiquement avant de les renvoyer et lui réclament plus de 128 millions de dollars en compensation pour le préjudice subi. Le verdict du WRC en faveur de Gary Rooney pourrait bien marquer le début d'une longue liste d'amendes pour le magnat américain, qui est autant détesté qu'apprécié pour ses avis et ses méthodes bien tranchés.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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