Les aventures de la SNCM sont aussi complexes à suivre que celles de Dallas, la première série star de référence à la télé. Alors que la grève des marins de la Société Nationale Corse Méditerranée continue à Marseille, l'Etat, actionnaire à hauteur de 25% de cette entreprise autrefois publique, privatisée en 2006, cherche désespérément un moyen de sortir la tête de l'eau dans cette crise complexe.
Le ministère des Transports sème la zizanie
Il y a quelques semaines, l'entreprise a voté un plan de redressement. Le ministère des Transports l'avait validé, mais voilà qu'il a proposé il y a quelques jours de revenir dessus !
Or les deux-tiers des salariés l'ont voté, et le conseil d'administration l'a approuvé aussi.
Ce plan de redressement prévoit d'économiser 70 millions d'euros par an, notamment via la suppression de 500 postes et une hausse de la productivité de 25 %. La compagnie de transport maritime se fixe en outre comme objectif de redevenir rentable en 2016.
Cherche 600 millions d'euros pour acheter 4 navires
Reste que la compagnie a besoin de 4 nouveaux bateaux plus performants ; un achat qui couterait environ 600 millions d'euros. On est loin de l'enveloppe de 30 millions d'euros que l'Etat a proposé de verser à la compagnie.
Or aucun des trois actionnaires –Veolia Transdev (66%), l'Etat (25%), les salariés (9%)- n'en a les moyens, ou du moins ne veut les débloquer pour cette raison.
La SNCM a vécu une année noire, courannant funestement dix années difficiles. D'autant que la Commission Européenne l'a condamnée au mois de mai à rembourser la modique somme de 220 millions d'euros, correspondant à des aides indûment perçues entre 2007 et 2012. Dans ces conditions, on imagine mal un repreneur venir toquer à la porte d'une entreprise, pourtant en mal d'investissements et d'argent frais...