Note de la dette : Israël sanctionné pour la guerre à Gaza

L’agence de notation Fitch a abaissé la note de crédit d’Israël de « A+ » à « A » en raison des risques géopolitiques croissants liés à la guerre avec le Hamas. Cette décision met en lumière les impacts économiques et financiers à long terme du conflit.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Publié le 13 août 2024 à 8h13
Israël
1,5%Fitch prévoit que les dépenses militaires d’Israël augmentent de près de 1,5% du PIB par rapport aux niveaux d'avant-guerre.

Israël : le déficit budgétaire devrait atteindre 7,8% du PIB en 2024

Israël vient de perdre sa note « A+ » (le plus signifiant l’attente d’une dynamique positive) chez Fitch Ratings pour n’avoir qu’un simple « A ». Fitch a justifié cet abaissement de la note par la persistance des risques géopolitiques liés à la guerre en cours avec le Hamas et a maintenu une perspective négative, indiquant la possibilité d'une nouvelle dégradation. Les analystes de Fitch s’attendent à ce que le conflit en cours, qui a déjà causé des dizaines de milliers de victimes, s’étende jusqu'en 2025. Il faut savoir que cette situation, associée à des opérations militaires sur plusieurs fronts, a plongé Israël dans une instabilité financière et économique, compliquant la gestion budgétaire du pays. Fitch prévoit que le déficit budgétaire d’Israël atteindra 7,8% de son PIB en 2024, contre 4,1% en 2023, principalement en raison des dépenses militaires accrues, de la destruction d’infrastructures et des perturbations économiques.

En parallèle, les tensions géopolitiques croissantes entre Israël et l’Iran, ainsi que ses alliés, exacerbent la situation. L’assassinat de figures clés du Hamas et du Hezbollah a accentué les craintes d'une escalade du conflit, qui pourrait s'étendre à d'autres régions du Moyen-Orient. En réponse à cette situation, Fitch prévoit que les dépenses militaires d’Israël augmentent de près de 1,5% du PIB par rapport aux niveaux d'avant-guerre. Ces dépenses supplémentaires, combinées à l'incertitude économique, sont susceptibles de maintenir le ratio dette/PIB d'Israël au-dessus de 70% jusqu'en 2025, un chiffre bien supérieur à la médiane des pays notés « A », qui est de 55%.

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L’économie israélienne se dégrade inéluctablement à cause de la guerre

Les répercussions de cette situation se font déjà sentir sur les marchés financiers, le shekel ayant chuté de 1,7% par rapport au dollar et les actions à la Bourse de Tel-Aviv ayant perdu plus de 1% en valeur. Le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, a qualifié cette dégradation de « naturelle » dans un contexte de guerre, mais a insisté sur la nécessité de mesures budgétaires responsables pour stabiliser l’économie et rassurer les investisseurs.

La pression sur les finances publiques israéliennes, exacerbée par les impératifs militaires et les divisions politiques internes, ajoute une dose d’incertitude pour l'avenir économique du pays.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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