La guerre en Ukraine profite grandement à l’industrie de la défense. L’année 2024 s’annonce comme celle de tous les records pour le fabricant allemand Rheinmetall, grâce notamment à la politique du chancelier Olaf Scholz.
Industrie de la Défense : l’année de tous les records pour le fabriquant allemand Rheinmetall ?
Rheinmetall n'a « jamais connu une telle croissance »
En 2024, Rheinmetall se distingue par des performances record, largement soutenues par la stratégie de réarmement du chancelier allemand Olaf Scholz. En effet, en février 2024, le chancelier a confirmé l'alignement de l'Allemagne avec l'OTAN, qui demande à ses alliés, depuis 2006, et réitéré en 2014, de consacrer au moins 2 % de leur PIB aux dépenses militaires. Cet objectif atteint a permis de booster les commandes de Rheinmetall. Le gouvernement allemand a ainsi mobilisé 100 milliards d’euros pour moderniser ses capacités de défense, avec une part conséquente allouée à l'entreprise de Düsseldorf : un tiers de cette enveloppe, soit entre 30 et 40 milliards d'euros. Le gouvernement a d'ailleurs passé une commande historique de 8,5 milliards d'euros à son fabricant pour des munitions de 155 mm, les munitions standard utilisées par l'OTAN.
« Nous n'avons jamais connu une telle croissance », a déclaré Armin Papperger, PDG de Rheinmetall, félicitant ainsi l'initiative du chancelier Olaf Scholz. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : à la fin du premier semestre 2024, Rheinmetall affiche un carnet de commandes de 48,6 milliards d’euros. Le chiffre d'affaires du fabricant allemand pour le seul second trimestre de 2024 s'élève quant à lui à 2,234 milliards d’euros, soit presque le double de celui de 2023 (+40%). Rheinmetall s'est donné pour objectif de franchir la barre des 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici à la fin de l'année 2024, et pour les prochaines, le fabricant table sur une croissance annuelle d'environ 2 milliards d'euros.
Pilier de la souveraineté militaire européenne
L'impulsion donnée par Olaf Scholz ne se limite pas à l'Allemagne, mais s'inscrit dans un cadre plus large de renforcement de la souveraineté européenne en matière de défense, dans le contexte de la guerre en Ukraine. En accord avec l'objectif de l'OTAN, l'Allemagne a non seulement augmenté ses dépenses militaires, mais elle a aussi encouragé l'Europe à réduire sa dépendance vis-à-vis des importations de matériel militaire. Le chancelier a plaidé pour une production « à grande échelle » d'armes en Europe.
Munitions, armes, camions tactiques, Rheinmetall continue d'étendre son influence et souhaite diversifier son portefeuille. Le fabricant allemand s'est notamment rapproché de l'italien Leonardo, dans un projet de coentreprise visant à produire des chars de nouvelle génération. Prévue pour être opérationnelle au mois de septembre, cette collaboration pourrait, selon les estimations des deux parties, générer un carnet de commandes de l'ordre de 25 milliards d'euros.