Suppression de l’ISF : la «théorie du ruissellement» chère à Macron détruite

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 18 août 2021 à 5h04
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1,3 MILLION €L'IFI s'applique dès lors que le patrimoine immobilier dépasse 1,3 million d'euros.

BESTOF ETE 2021 : article initialement publié le 17 décembre 2020

La « théorie du ruissellement » est l’argument principal qu’utilisent les gouvernements, dont le français, pour justifier la baisse des impôts sur les plus riches. L’Impôt sur la Fortune (ISF) a été modifié en Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), par Emmanuel Macron pour cette même raison. Cette baisse est censée profiter aux plus pauvres, en incitant l’investissement et la création d’emplois. Selon des chercheurs, ça ne marche tout simplement pas.

Baisser les taxes des plus riches ne profite… qu’aux plus riches

Les baisses des taxes sur les plus riches devraient, selon la théorie du ruissellement, finir par bénéficier aux plus pauvres. Une idée qui paraît à première vue étrange voire paradoxale… à raison, semble-t-il. C’est en tout cas ce qu’estiment deux chercheurs, David Hope de la London School of Economics, et Julian Limberg, du King’s College de Londres. Les baisses des taxes sur les plus riches ne ruissellent tout simplement pas vers les plus pauvres.

Pour arriver à cette conclusion, ils ont analysé les politiques fiscales de 18 pays de l’OCDE entre 1965 et 2015, des pays qui ont opté, justement, pour des baisses d’impôts pôur les grandes fortunes en les justifiant par la théorie du ruissellement.

« Baisser les impôts pour les plus riches augmente les revenus des plus riches, mais a peu d’effet sur la performance économique », estiment les deux chercheurs. En bref : en baissant les impôts pour les plus riches, les gouvernements n’ont fait qu’augmenter la richesse des plus riches et donc les inégalités sociales.

Augmenter les impôts des plus riches pour payer la crise de la Covid-19 ?

Dans leur conclusion, les auteurs soulignent qu’après chaque baisse d’impôts, les patrimoines des 1% ont augmenté de 0,8%. Par contre, « nous n’avons trouvé aucun effet significatif des baisses d’impôts pour les riches » sur la performance économique. De même, « la trajectoire du revenu brut par habitant et le taux de chômage ne sont pas changés » par ces baisses d’impôts.

De telles conclusions, au niveau de la gestion économique de la pandémie de Covid-19, pourraient avoir d’importantes conséquences : en particulier, selon les chercheurs, les gouvernements ne devraient pas s’inquiéter d’augmenter les impôts des plus riches, définitivement ou exceptionnellement, afin de financer les mesures sanitaires et la dette Covid.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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