Transport : pas de taxis volants sur Paris durant les JO

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 devaient être l’occasion rêvée pour présenter une innovation technologique majeure : les taxis volants électriques. Avec comme vitrine un événement mondial à l’engouement record, Volocopter espérait ainsi démontrer sa technologie et, potentiellement, la déployer à plus grande échelle. Un projet qui tombe à l’eau.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 8 août 2024 à 7h38
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100 EUROSLe trajet en taxi volant devait coûter plus de 100 euros par personne.

Les taxis volants devaient survoler les Jeux Olympiques de Paris 2024

Initialement, le gestionnaire d’aéroports Groupe ADP et la start-up allemande Volocopter avaient prévu de profiter de la vitrine médiatique des Jeux Olympiques pour réaliser des vols expérimentaux avec des taxis volants à Paris. Leur objectif était de démontrer la faisabilité d'un nouveau mode de transport urbain, en exploitant des plateformes flottantes sur la Seine et des vertiports situés à divers points stratégiques de la capitale.

Les taxis volants, ou appareils à décollage et atterrissage vertical (VTOL), devaient opérer entre plusieurs vertiports, notamment une plateforme aménagée sur la Seine au niveau d’Austerlitz et une autre à l’aérodrome de Saint-Cyr-l’École dans les Yvelines. Edward Arkwright, le directeur général exécutif du Groupe ADP, avait expliqué l’importance de ce projet pour démontrer l’avenir des transports en zones urbaines denses.

Le projet abandonné : pourquoi les taxis volants ne voleront pas ?

Le projet a rencontré un obstacle majeur : l'incapacité d’obtenir à temps la certification nécessaire des moteurs des taxis volants. Cette certification, délivrée par l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA), est nécessaire pour garantir la sécurité des passagers et la conformité des appareils aux normes internationales.

Dirk Hoke, PDG de Volocopter, a attribué ce retard à un sous-traitant américain qui n’a pas pu fournir les composants dans les délais prévus, obligeant ainsi le retour des moteurs aux États-Unis pour des contrôles supplémentaires. Or, ce retour a conduit à l’impossibilité d’obtenir en temps et en heure les certifications obligatoires pour réaliser des vols en France, d’autant plus en zone urbaine où toute panne pourrait avoir des conséquences dramatiques.

La mairie de Paris était contre les taxis volants

En parallèle, le projet a dû faire face à une opposition politique majeure. La mairie de Paris, soutenue par plusieurs élus municipaux, a critiqué le projet en le qualifiant d’« aberration écologique » et a même contesté en justice l’arrêté du ministère des Transports autorisant la création de l’hélistation d’Austerlitz.

Une attaque en justice qui n’a pas abouti. Le Conseil d’État a finalement donné son feu vert à l’expérimentation en attendant une décision sur le fond. Mais la contestation a contribué à retarder et compliquer la mise en œuvre du projet.

Malgré l’abandon des tests pendant les Jeux Olympiques, ADP et Volocopter ont prévu de réaliser des démonstrations avec des prototypes sans passagers à l’aérodrome de Saint-Cyr-l’École. Avec une ambition majeure : des vols avec des clients d'ici la fin de l'année 2024.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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