C’est une victoire pour Silvio Berlusconi, à la tête du géant des médias italiens Mediaset, contre Vincent Bolloré, à la tête de Vivendi. Mais une victoire très limitée, car l’Italien n’aura pas obtenu gain de cause autant qu’il l’aurait espéré.
L’abandon du rachat de Mediaset Premium
La bataille qui oppose, dans les tribunaux, Vivendi et Mediaset remonte à 2016 : cette année-là, Vivendi renonce au rachat, pourtant bien avancé, de Mediaset Premium, offre payante du groupe italien. À la suite de ce revirement de situation, toutefois, Vivendi se lançait dans une OPA qui a conduit le groupe français à détenir jusqu’à 29% du groupe italien, en décembre 2016.
Devant les tribunaux, le conflit s’est poursuivi avec des victoires et des défaites des deux côtés, jusqu’à la sentence du tribunal de Milan du 19 avril 2021 qui donne raison à Mediaset… mais que très légèrement. Vivendi reste condamnée à verser au groupe italien 1,7 million d’euros, bien loin des prétentions des Italiens.
Vivendi évite le pire
Car Mediaset estimait que l’affaire lui avait causé des dommages en termes d’images… réclamant 3 milliards d’euros, soit l’équivalent, tout simplement, de sa valeur boursière en avril 2021 (contre près de 34 milliards pour Vivendi). Mais le tribunal de Milan n’aura pas accédé à ses demandes, déboutant Mediaset, et sa maison-mère Fininvest, de la demande.
Vivendi, malgré le dédommagement, sort renforcée de cette sentence puisqu’elle lui permet de faire valoir l’ensemble de ses droits de votes dans Mediaset, dont elle détient toujours 29% du capital. Une partie de ces droits avait été gelée du fait d’une loi italienne que la Cour de justice européenne a remise en question en septembre 2020, après avoir été saisie, justement, par le groupe français.