Impôts : la taxe sur les super-riches est vouée à l’échec

La volonté de taxer les super-riches fait son chemin au sein du G20, sous l’impulsion de la France et de ses alliés de gauche. Pourtant, malgré le soutien de plusieurs nations, le projet se heurte à l’opposition américaine, rappelant la difficulté d’instaurer une fiscalité mondiale dans un contexte d’évasion fiscale généralisée. L’idée d’une harmonisation fiscale européenne pourrait cependant offrir une alternative viable.

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 29 juillet 2024 à 17h00
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Le nouveau Front Populaire n'est pas encore aux affaires, mais son discours anti-riches fait déjà des émules ! Les membres du G20 réunis en Congrès vendredi dernier, quand le monde entier avait les yeux tournés vers Paris et les JO, ont en effet décidé de... tout faire pour taxer les super-riches.. 

Et vous serez sans doute ravi d’apprendre que c'est une victoire française ce projet de taxer les super riches puisque la France faisait partie des 5 nations qui portaient ce dossier lors de la réunion des ministres des Finances du G20 à Rio de Janeiro...

Rendons à César ce qui est à Cesar c'est le président brésilien Lula, classé très à gauche, qui présidait cette réunion du G20 et qui s'est battu sur ce dossier, il était allié pour la circonstance avec l’Espagne dirigée par le Parti socialiste, avec l'Afrique du Sud dirigée par la très à gauche ANC et donc au Milieu de cet attelage très cohérent, on trouve notre Bruno Le Maire national, ci-devant ministre des Finances démissionnaire et qui voici 7 ans était candidat à l'investiture des Républicains dont il était membre...

Autant dire que Bruno Le Maire a fait comme s'il y avait déjà un Premier ministre du Nouveau Front Populaire à Matignon en portant ce projet de taxer les super-riches...

Mais tout cela reste un vague projet il’ n’ y a rien de concret pour l'instan et devenez à cause de qui le G20 et Lula ont dû se contenter d'une déclaration d'intention et pas du projet concret ? À cause des américains, dirigés par un gouvernement démocrate donc plutôt classe à gauche, mais qui ont tout de suite coupé court au rêve d
Impôt mondial porté par le président Lula et qui fait aussi rêver Jean Luc Melenchon ou Jacques Attali pour ne citer qu'eux.

Les équipes de Joe Biden ont expliqué doctement aux autres membres du G20 que la fiscalité n'était pas une affaire qui devait se décider au niveau mondial, mais hein au contraire pays par pays.

Et donc à partir du moment où les États-Unis, la plus grande place financière du monde, avec le plus grand nombre d'établissements bancaires au monde dit “pas d'impôt mondial” le projet est mort-né, il n’a aucune chance d'aboutir.

Rien n'empêche les pays membres du G20 de mettre en place cet impôt sur les super riches. Évidemment, avec les conséquences que l'on connaît et qui ont déjà fait de gros dégâts en France : chaque fois qu'un gouvernement a changé les règles de la taxation du patrimoine ou des profits des entrepreneurs, cela s’est traduit par un exode massif. En 2012 quand François Hollande a voulu taxer jusqu'à 85% les plus values réalisées par les patrons de start-up et leurs associés, dont les patrons des fameuses licornes, il s'est pris en pleine figure le mouvement des pigeons, et une partie des mesures fiscales envisagées ont été finalement abrogées, car la machine à investir dans les entreprises s'était brutalement grippée.

Il n’en reste pas moins que dans une économie mondialisée, où les capitaux circulent librement, il est évidemment très facile pour les ultra-riches de placer leur argent dans les pays les plus avantageux pour eux fiscalement. En Europe, ils n'ont pas besoin d'aller très loin et même pas de chercher un paradis fiscal ! Un pays comme l’Irlande est un véritable eldorado fiscal dont des centaines d’entreprises de taille mondiale profitent largement. Ce n'est pas un hasard si Ryan Air y est établi ou bien encore Apple pour toutes ses activités en Europe.

Avant de vouloir taxer les super riches partout dans le monde, ce qui est probablement voué à l'échec, il vaudrait mieux plutôt chercher à réaliser l'harmonisation fiscale européenne. Ce serait une très bonne nouvelle pour les Français, particuliers comme entrepreneurs. Car pour nous, l’harmonisation signifierait une baisse d'impôts massive... allez chiche on essaye pour voir !

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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1 commentaire on «Impôts : la taxe sur les super-riches est vouée à l’échec»

  • En fait, ils s’y prennent tous comme des manches!
    La meilleure façon de s’y prendre est d’inviter les plus riches à s’engager dans un Cercle Mondial des Milliardaires par lequel ils s’engagent d’aider leur propre pays afin de les sortir des « déficits largement déficitaires »… Un voeu pieu sans doute mais cela peut marcher qu’en les laissant libre de verser ce qu’ils veulent surtout quand on sait que le produit des intérêts s’élèvent en gros millions par jour! Et par exemple, 50% de ces intérêts viendraient aider les Etats.

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