G20 : un accord de principe sur l’imposition des ultra-riches

Lors d’une réunion à Rio de Janeiro les 25-26 juillet 2024, les ministres des Finances du G20 ont convenu de travailler ensemble pour taxer les individus les plus riches au monde. Bien qu’aucun accord global n’ait été conclu, le dialogue sur une fiscalité juste et progressive pour les ultra-riches a été lancé.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Publié le 29 juillet 2024 à 8h00
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250 milliards de dollarsSelon Gabriel Zucman, une taxe sur les ultra-riches générerait 250 milliards de dollars par an.

Le G20 songe à imposer les ultra-riches à hauteur de 2% de leur fortune par an

Lors de la réunion des ministres des Finances du G20 à Rio de Janeiro, un accord a été trouvé pour engager un dialogue sur l'imposition des individus les plus riches. Cette initiative est une priorité pour le Brésil, qui détient actuellement la présidence tournante du G20. Le ministre brésilien des Finances, Fernando Haddad, a qualifié cet accord d'historique. Les ministres se sont engagés à discuter, à l’avenir, d'une fiscalité équitable et progressive, incluant les individus ultra-riches, tout en respectant pleinement la souveraineté fiscale de chaque nation.

Fernando Haddad a souligné que cette initiative était inspirée par la réforme de la fiscalité des entreprises discutée à l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). L'idée, proposée par l'économiste Gabriel Zucman, consiste à imposer un prélèvement minimum de 2% sur les 3.000 milliardaires les plus riches du monde, générant ainsi environ 250 milliards de dollars par an. Cependant, cette proposition fait face à des oppositions, notamment de la part de l'Allemagne et des États-Unis. La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a exprimé des réserves sur la nécessité et la désirabilité d'un tel accord global.

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Les États-Unis restent fermement opposés à la taxation des ultra-riches

L'idée d'un impôt mondial sur les milliardaires a divisé les nations du G20. Alors que des pays comme la France, l'Espagne et l'Afrique du Sud ont montré leur soutien, les États-Unis restent fermement opposés. Janet Yellen a déclaré que coordonner une politique fiscale à l'échelle mondiale est très difficile et qu'il n'est pas souhaitable de négocier un tel accord. En revache, l'économiste Rogério Studart a souligné que sans une action collective, les individus les plus riches pourraient déplacer leur argent vers des paradis fiscaux, diminuant ainsi l'efficacité de toute tentative unilatérale.

Selon un rapport commandé par le Brésil à Gabriel Zucman, les milliardaires paient actuellement l'équivalent de 0,3% de leur richesse en impôts. Un impôt de 2% pourrait générer entre 200 et 250 milliards de dollars par an, des fonds qui pourraient financer des services publics tels que l'éducation et la santé, ainsi que la lutte contre le changement climatique. La déclaration finale des ministres des Finances, bien qu'elle n'ait pas fixé de taxe spécifique, a été saluée comme un pas important vers une taxation plus équitable des ultra-riches.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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