Les ultrariches paient de moins en moins d’impôts

Alors que les inégalités de richesse continuent de croître, le sommet du G20 au Brésil met à l’ordre du jour un projet de taxe mondiale sur les ultrariches. Soutenue par plusieurs pays, cette initiative rencontre une forte opposition des États-Unis.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Aurélien Delacroix Publié le 26 juillet 2024 à 12h30
I'm,rich,spoiled,drama,queen.,portrait,attractive,woman,model,holding
0,5%Les milliardaires paient un taux d’imposition équivalent à moins de 0,5 % de leur richesse.

Selon l'organisation non gouvernementale Oxfam, les 1 % les plus riches du monde ont accumulé plus de 40.000 milliards de dollars (36.000 milliards d’euros) de nouvelle richesse au cours des dix dernières années. Cependant, malgré cette accumulation massive, le taux d'imposition des ultrariches reste historiquement bas.

Les richesses des 1 % les plus fortunés

Cette observation intervient alors que le sommet du G20, qui se tient à Rio de Janeiro au Brésil, se penche sur une proposition de taxation des milliardaires. Cette initiative est soutenue par la France, l’Espagne, l’Afrique du Sud, la Colombie et l’Union africaine, mais elle rencontre une forte opposition des États-Unis. Le Brésil, qui préside actuellement le G20, a fait de cette taxation une priorité.

Le ministre des Finances brésilien, Fernando Haddad, avait déjà exprimé en février la nécessité de trouver des solutions pour que les ultrariches paient leur juste part d'impôt. « Malgré les avancées récentes, il est indéniable que les milliardaires continuent d’échapper à nos systèmes fiscaux, ayant recours à toute une série de stratégies », avait-il déclaré lors d’une réunion à Sao Paulo.

Oxfam France appuie cette perspective en affirmant que « la part des revenus des 1 % les plus riches dans les pays du G20 a augmenté de 45 % au cours des quatre dernières décennies, tandis que les taux d’imposition maximaux sur leurs revenus ont été réduits d’environ un tiers ». La dynamique en faveur de l’augmentation des impôts sur les ultrariches est indéniable, selon Layla Yakoub, responsable de la campagne « Justice fiscale et inégalités » à Oxfam France. Pour elle, cette semaine représente un test décisif pour les gouvernements du G20, quant à leur volonté d’établir une norme mondiale qui privilégie les besoins de la majorité.

Les défis d'une fiscalité équitable pour les ultrariches

La proposition de taxation vise à instaurer un impôt annuel net sur la richesse d'au moins 8 %, ce qui, selon Oxfam, serait nécessaire pour réduire l'extrême richesse des milliardaires. Actuellement, les ultrariches paient un taux d’imposition équivalent à moins de 0,5 % de leur richesse, malgré une augmentation de leurs fortunes en moyenne de 7,1 % par an au cours des quatre dernières décennies, rapporte l’EU Tax Observatory.

La mise en place de cette taxation mondiale rencontre des résistances notables, principalement de la part des États-Unis, qui remettent en question la faisabilité et l’efficacité d’une telle mesure. Cependant, les partisans de cette initiative voient en elle une solution potentielle pour combler les écarts de richesse croissants et renforcer la justice fiscale à l’échelle internationale.

Alors que le sommet du G20 se poursuit, les débats promettent d’être animés et cruciaux pour l'avenir de la fiscalité mondiale. Le résultat de ces discussions pourrait marquer un tournant dans la manière dont les ultrariches sont imposés et contribuer à une redistribution plus équitable des richesses à travers le monde.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «Les ultrariches paient de moins en moins d’impôts»

Laisser un commentaire

* Champs requis