L'ex-informaticien de HSBC, Hervé Falciani, qui s'était enfui de Suisse en 2008 avec une liste contenant les noms de clients bancaires susceptibles d'intéresser le fisc, sortirait-il du bois ? Alors qu'il se présentait depuis son exil en France comme un opposant à la fraude fiscale, il aurait finalement décidé de monnayer ses informations.
L'information, révélée par l'Agefi, le quotidien de l'agence économique et financière de Genève, n'a été reprise nulle part. Pourtant, elle pourrait avoir l'effet d'une bombe et relancer ce que tout le monde nomme aujourd'hui comme l'affaire Falciani. Depuis le début de cette dernière, l'ex-informaticien de la banque internationale HSBC a pourtant toujours affirmé, publiquement, que ses principales motivations étaient de lutter contre la fraude fiscale, et le blanchiment d'argent.
Hervé Falciani veut monnayer ses informations sur la fraude fiscale et le blanchiment d'argent
Lundi pourtant, l'Agefi révélait à travers un article (lire ici) que l'homme, exilé en France, aurait en fait cherché à monnayer ses informations, à raison de 1 000 dollars par nom figurant sur la liste. Un marché proposé à la justice et au fisc français qu'aucun média national n'a étonnament relayé. Des soupçons basés sur des documents officiels.
L'ex-informaticien de HSBC sous le coup d'un mandat d'arrêt international
L'Agefi se base ainsi sur trois rapports de l'Office fédéral de la police suisse, rendus publics entre 2009 et 2010, dans lesquels on apprendrait que l'ex-employé de HSBC Genève, toujours sur le coup d'un mandat d'arrêt international délivré par la Suisse, aurait d'abord cherché à vendre ces noms à un service de renseignement allemand, qui par le passé avait déjà versé d'importantes sommes d'argent à un autre "informateur".
1 000 dollars par nom pour sa liste de 127 000 contacts
Finalement c'est auprès des services fiscaux du gouvernement français qu'Hervé Falciani se serait finalement tourné, toujours au vu des rapports de la police suisse. Il aurait ainsi proposé 1 000 dollars pour chacun des 127 000 noms en sa possession. Soit un joli pactole de 127 millions de dollars, s'il arrivait à tous les écouler !
Un accord conclu avec le fisc français définissant "les modalités d'un travail en commun"
Il n'empêche que si une telle information venait à être confirmée, cela relancerait radicalement l'affaire Falciani, et montrerait le total retournement de veste de cette homme qui depuis 2008, clame haut et fort qu'il ne fait que lutter contre le blanchiment d'argent. En octobre dernier, il aurait convenu avec le fisc français de "définir les modalités d'un travail en commun". Et tout travail mérite salaire...