TOTAL Energies une superbe entreprise Française mal aimée qui risque de s’échapper !

Elle vient de fêter ses 100 ans, un des fleurons Français est devenu au fil du temps et du changement climatique l’une des plus détestées.

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Par Daniel Moinier Publié le 24 juillet 2024 à 5h30
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totalenergies, offre, 100 ans, analyse, conditions, bénéficiaires - © Economie Matin
4%Le bénéfice net de TotalEnergies a grimpé de 4% en 2023.

Le centenaire a été fêté au Château de Versailles le 28 mars 2024 avec 10.000 de ses salariés, le PDG actuel Patrick Pouyanné et ses partenaires Français et étrangers.

Le PDG n’a pas hésité sur le lieu, bien que ce fût l’ancienne demeure du Roi-Soleil mais aussi celui où Carlos Ghosn a offert un banquet très contesté, payé par Renault en 2014 pour ses 60 ans !

Total Energies est bien l‘entreprise de tous les paradoxes, l’une des plus belles sociétés françaises mais aussi la plus méprisée.

La France a toujours été le pays des singularités, il a été le premier pays à interdire l’exploitation des hydrocarbures sur son sol ! D’ailleurs, l’ex-PDG Christophe de Margerie, a annoncé lorsqu’il était sous le coup de la colère, « qu’il lancerait un jour une distribution gratuite de paillassons signés Total sur lesquels les Français s’essuieraient les pieds à loisir ». Seuls les étrangers sont admiratifs !

Il est vrai qu’en 1999, le naufrage de l’Erika avec ses 200.000 tonnes de mazout déversés juste avant Noël sur les côtes bretonnes, a fortement terni l’image du champion. A l’époque Le PDG Thierry Desmarest qui venait d’être désigné manager de l’année, a mis quinze jours pour réagir sans vraiment s’excuser. En fait c’était un navire affrété sur lequel il n’avait pas de prise. Mais aucune de ses excuses et explications ne sauront le disculper.

Ce qui a encore aggravé l’image, c’est l’explosion de l’usine AZF à Toulouse deux ans plus tard, qui lui a donné définitivement l’image d’un pollueur.

Sa réputation s’est vraiment ternie après le naufrage de l’Erika. Sa cote est tombée à 30%, mais en 2023 elle est remontée à 53%. A titre de comparaison la SNCF n’est qu’à 50%.

C’est surtout une certaine gauche et une part des réseaux sociaux qui véhiculent cette mauvaise image, assez loin de ce que pense une part importante de la population.

La perception et le rétablissement de l’image sont venus de deux manières différentes :

Les investissements dans les renouvelables.

D’ici 2030 Total énergies réalisera la moitié de son chiffre d’affaires hors pétrole et gaz. Mais ce sont bien les bénéfices sur les hydrocarbures qui lui permettent d’investir dans les énergies renouvelables.

Il existe un reproche permanent de la part des écologistes, Total Energies n’investit pas assez et pas assez rapidement.

Selon le Cabinet Mercom, Total Energies est le plus grand développeur d’énergie solaire au monde. C’est 2 milliards d’euros qui ont été investis en ENR en 2020, 4 milliards en 2022 et 5 milliards en 2023, Cela représente un tiers de ses investissements.

Il ne faut pas oublier que l’utilisation du pétrole et de ses dérivés est encore très importante dans le monde. Que feraient les entreprises, les industriels, les utilisateurs particuliers si la production ne suivait pas ? Il reste un nombre conséquent de véhicules non électriques qui circulent et mêmes de nouveaux qui sortent des chaînes, y compris des hybrides. Également des camions et locomotives diesel, beaucoup d’engins divers type chantier et autres. Nous ne sommes pas encore au jour où il n’y aura plus du tout d’utilisateur de produits pétroliers.

Supprimer Total Energies nous priverait d’une certaine indépendance.

Avec les événements passés, épidémie Covid, pénurie de médicaments, de masques, tests…les Français ont redécouvert l’importance vitale de posséder une forte base industrielle conséquente. La France a plus de difficultés que les principales nations concurrentes qui possèdent toutes des gisements importants sur place, donc d’une base nationale forte pour se déployer dans les autres pays.

Heureusement que des anciens politiques, liés à des industriels ont eu l’idée de sortir la France d’une dépendance grandissante en réussissant à investir dans les pays étrangers qui possédaient des gisements importants.

Il est intéressant de rappeler que cette entreprise a toujours eu une gouvernance à la hauteur depuis cent ans. Elle n’a connu que neuf dirigeants d’où une grande continuité stratégique alors que cela n’a pas été le cas chez les autres énergéticiens français tels EDF, Framatome… Toutes les successions ont toujours été préparées même lors de la disparition tragique de Christophe de Margerie.

Le reproche que font encore beaucoup de français, consommateurs, ce sont les résultats très importants réalisés par Total Energies sur leur dos. Il est bon de rappeler que les activités françaises de Total Energies sont déficitaires en France. C’est seulement à l’étranger là où il explore et produit, qu’il est gagnant mais aussi pour une autre raison, les coûts sont souvent moindres qu’en France.

Autre initiative en 2022 qui a sauvé l’économie Française et même Allemande, Total Energies a proposé d’installer un terminal flottant au Havre et un autre en Allemagne. Cette initiative a permis au Français de ne pas manquer d’électricité alors qu’EDF avait moitié de ses réacteurs à l’arrêt. Mais aussi aux allemands de ne pas fermer des usines ou de les mettre en veilleuse.

En 2019, il y a eu la fronde à polytechnique car une partie de ses étudiants se détournaient de Total Energies pour manifester leur désapprobation sur les recherches pétrolières polluantes. Malgré cela pour chaque poste la société reçoit en moyenne 170 candidatures, l’attrait de l’étranger, des salaires, des perspectives boostent encore les inscriptions.

La fronde a encore été renouvelée en 2022 par 800 étudiants et diplômés de grandes écoles HEC, Polytechnique, Centrale, Supelec avec des ONG pour protester contre les nouveaux forages pétroliers et surtout celui d’Ouganda nommé Eacop, affirmant qu’ils n’entreront pas dans une société qui ne respecte pas l’accord de Paris.

Puis ce sont les élections dues à la dissolution de l’assemblée au printemps 2024 qui ont renouvelé les reproches envers Total Energies, surtout venant du NFP (Nouveau Front Populaire). Un transfert de sa cotation a même été envisagé aux Etats-Unis

En France, on n’est pas à un paradoxe près. On veut une France autonome qui est reconnue internationalement, un niveau de vie digne de ce nom, mais pas de grandes entreprises capitalistiques qui gagnent trop d’argent et ne redistribuent pas assez. Nous sommes loin du rêve américain dans une Amérique où les énormes entreprises tels les GAFAM et N sont des leaders mondiaux vénérés incontestables.

Heureusement nous avons les nôtres dans le luxe et aussi Total Energies et quelques autres qui nous apportent des devises, salaires et revenus très décents en leur sein qui sont plus reconnues à l’étranger que chez nous !

www.danielmoinier.fr

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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