Besoin rapidement d'un peu d'argent ? Les minicrédits pullulent sur internet, mais gare : plusieurs prêteurs pratiquent des taux d'usure, dénonce l'UFC-Que Choisir qui porte plainte contre trois d'entre eux.
Emprunter jusqu'à 1.000 euros sur internet, c'est facile : certaines banques et sociétés financières en ont même fait une sorte de jeu de grattage. Mais gare aux petites lignes. Derrière les discours rassurants présentant le minicrédit comme une alternative « responsable » au crédit classique et aux frais bancaires liés au découvert, ces prêts peuvent accélérer le malendettement et exposer l'emprunteur à des impayés qui pourraient fragiliser encore plus son budget. L'UFC-Que Choisir part donc à l'assaut du secteur en déposant auprès du Procureur de la République de Paris trois plaintes contre Bling, Cashper et Floa Bank.
Les nouveaux usuriers
Ces trois prêteurs sont accusés de pratiques commerciales trompeuses. Le taux d'intérêt annualisé des crédits proposés afin d'obtenir l'avance dans le délai annoncé est dissimulé, attaque l'association de consommateurs. Les trois organismes dans le viseur dépassent « allègrement » le taux maximum autorisé des crédits conso, de quatre à plus de cent fois. Pire : Cashper pratique un taux annualisé de 2.234% ! Il faut aussi savoir que si le consommateur patiente quatorze jours avant de recevoir la somme empruntée, il ne règlera pas de frais (ou ils seront limités). Mais s'il a besoin de l'argent tout de suite, ce qui est généralement le cas, ces frais flambent, jusqu'à 30 euros.
Revoir la réglementation
Au-delà du cas de ces trois prêteurs, l'UFC-Que Choisir demande aux législateurs européens de « mettre un terme aux passe-droits faits aux minicrédits » : ils devraient être soumis à la réglementation qui s'applique aux crédits classiques, dans le cadre de la révision de la directive crédit à la consommation. L'association sera-t-elle entendue par Bruxelles ? C'est tout à fait possible. Mais dans l'intervalle, la prudence est de mise.