Inégalités : Plus de 9 Français sur 10 sont pauvres

Plus d’un Français sur 10 est pauvre en France

En 2022, selon l’Insee qui a publié sa dernière analyse le 11 juillet 2024, le taux de pauvreté en France métropolitaine s’est élevé à 14,4%, touchant ainsi 9,1 millions de personnes. Ce niveau est « presque stable par rapport à 2021 », souligne l’institut. Mais la situation reste critique et le niveau est dans la fourchette haute des statistiques de l’Insee depuis 1990, le record étant 14,5%.

Le seuil de pauvreté est désormais fixé à 1.216 euros par mois pour une personne seule, soit 60% du revenu médian. « Il correspond à un revenu disponible mensuel de 1 216 euros pour une personne seule, de 1 824 euros pour un couple sans enfant, auxquels il faut ajouter 365 euros pour chaque enfant de moins de 14 ans et 608 euros pour les autres personnes », précise l’institut de statistiques.

Les principaux chiffres de la pauvreté en France

Selon les données de l’Insee, la pauvreté monétaire reste quasi stable en 2022 par rapport à l’année précédente. Cependant, certains groupes de population sont particulièrement vulnérables :

• Familles monoparentales : 31,4% de taux de pauvreté, malgré une légère baisse due à la revalorisation de l'allocation de soutien familial.
• Chômeurs : 35,3% de taux de pauvreté, en légère hausse.
• Personnes seules de moins de 65 ans : 19,5% de taux de pauvreté, en augmentation de 0,8 point.
• Personnes âgées de 65 ans ou plus : 10,8% de taux de pauvreté, légèrement inférieur à la moyenne nationale.

Le taux de privation matérielle et sociale a également augmenté, atteignant 13% en 2023. Cette privation se traduit par l’incapacité de couvrir des dépenses essentielles telles que le chauffage adéquat, une alimentation suffisante ou encore la possibilité de partir en vacances.

Pauvreté : les inégalités se creusent

Malgré une inflation de 5,2 % en 2022, le niveau de vie médian a légèrement augmenté grâce à des dispositifs de protection du pouvoir d’achat, tels que l’indemnité inflation et le plafonnement de la hausse des loyers. Cependant, ces mesures n’ont pas suffi à réduire significativement la pauvreté. En effet, les ménages les plus modestes ont vu certaines aides, comme les allocations logement, diminuer.

L’Insee note également que les inégalités demeurent fortes en France, malgré la stabilité apparente du taux de pauvreté. Les écarts de revenus se creusent, et les aides ponctuelles ne compensent pas la précarité croissante de certaines populations, notamment les familles monoparentales et les personnes seules. « Les 20% des personnes les plus aisées perçoivent 38,3% de la masse totale des niveaux de vie et les 20% les plus modestes, 8,7% », analyse l’Insee.

Marie Aleth-Grard, présidente de l’association ATD Quart Monde, interrogée par FranceInfo exprime une profonde inquiétude face à cette situation. Selon elle, « il y a beau y avoir des plans et des stratégies de lutte contre la pauvreté, ça ne baisse pas depuis sept ans. Ça ne bouge pas, ça ne diminue pas. » Elle appelle à des mesures structurelles pour améliorer réellement la vie des personnes en situation de pauvreté, notamment par une hausse des minima sociaux, la création d’emplois décents et l’accès à un logement digne. « On ne va quand même pas laisser sur le bord de la route plus de neuf millions de personnes. Ce n'est pas possible. »