À partir de ce 1ᵉʳ juillet 2024, vous verrez de nouvelles étiquettes dans nos rayons de supermarchés. Celles-ci font suite à un arrêté ministériel. Leur but ? Apporter davantage de transparence sur les industriels qui pratiquent la shrinkflation.
Alimentation : les étiquettes contre l’arnaque de la shrinkflation sont là !
Un arrêté ministériel pour lutter contre la shrinkflation
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, avait déclaré au mois d'avril 2024 :
La pratique de la shrinkflation est une arnaque ! Nous y mettons fin. Je veux rétablir la confiance des consommateurs. Et la confiance vient avec la transparence.
La promesse est tenue. Grâce à un arrêté conjoint du ministère de l'Économie et de la ministre déléguée aux Entreprises, au Tourisme et à la Consommation, publié le 4 de mai 2024, une nouvelle réglementation entre en vigueur ce lundi 1ᵉʳ juillet 2024. Celle-ci permettra (enfin) d'apporter davantage de transparence aux consommateurs dans les rayons des supermarchés. Comment ? En pointant directement du doigt, les produits alimentaires fabriqués par les industriels qui ne rechignent pas à pratiquer la shrinkflation.
Pour rappel, la shrinkflation ou réduflation consiste à diminuer la quantité d'un produit alimentaire sans en changer le prix de vente. Cette pratique a pris de l'ampleur avec l'inflation. Pour le dire plus directement, certains industriels de l'agroalimentaire ont tout simplement profité de l'inflation pour augmenter vicieusement leurs bénéfices sur le dos des consommateurs.
Un étiquetage visible dans les rayons dès le 1ᵉʳ juillet
L'arrêté ministériel étant entré en vigueur ce lundi 1ᵉʳ juillet, celui-ci impose aux distributeurs disposant d'une surface de plus de 400 m² d'afficher de manière visible toute modification de la quantité des produits alimentaires à proximité dudit produit concerné. L'objectif est clair : protéger les consommateurs des industriels agroalimentaires malhonnêtes. Outre cette obligation, cet affichage devra rester visible dans les rayons pour une durée de deux mois dès lors qu'une modification de la quantité d'un produit sans qu'un changement de son prix ne soit constaté. Comme le précise le communiqué du ministère de l'Économie du 20 juin 2024, les consommateurs verront ainsi une étiquette avec la mention suivante : « Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au (unité de mesure concernée) a augmenté de …% ou …€. »
Fort heureusement, la shrinkflation reste une pratique peu répandue. « Plus les industriels sont épinglés, moins ils ont recours à ce type de pratique. Et il y a un autre constat qui est très clair avec cet arrêté, c’est que la transparence permet d’empêcher les abus », souligne Audrey Morice de l’association FoodWatch auprès d'Europe 1. Néanmoins, cette nouvelle réglementation ne manque pas de faire grincer quelques dents, en particulier du côté des distributeurs. Contrairement à ce que la logique aurait voulu, ce ne sont pas les industriels qui risquent une amende en cas de non-respect de cette obligation d’étiquetage, mais les distributeurs... La hache de guerre entre les géants du secteur agroalimentaire n'est pas prête d'être enterrée...