Bruno Le Maire a annoncé une nouvelle surprenante : l’État français dispose de « 3 milliards d’euros de recettes fiscales excédentaires par rapport à ce qui a été prévu en mai 2024 ». Cette annonce intervient alors que le ministre cherche à rassurer sur le déficit budgétaire du pays, un sujet brûlant à l’approche des élections.
3 milliards d’euros de recettes fiscales excédentaires pour l’État
Bruno Le Maire a reconnu les difficultés budgétaires rencontrées par la France en 2023, où le déficit public a atteint 5,5 % du PIB, dépassant les prévisions du gouvernement. Ce dérapage, selon le ministre, est attribuable aux impacts économiques de la pandémie de Covid-19 et à l'inflation. « On a eu un accident de recettes », a-t-il admis, justifiant les dépenses accrues pour protéger la population face à ces crises. Malgré ces dépenses imprévues, le ministre a insisté sur la nécessité de rétablir les finances publiques, une tâche qu'il dit avoir déjà commencée.
Des recettes fiscales inattendues
Et puis il y a cette fameuse cagnotte : « Je peux déjà vous annoncer que nos recettes fiscales aujourd'hui sont bonnes. Au moment où je vous parle, nous avons 3 milliards d'euros de recettes fiscales excédentaires par rapport à ce qui a été prévu en mai 2024 ». Une bonne nouvelle pour le prochain gouvernement…
Pour répondre aux critiques de ses opposants politiques, le locataire de Bercy (jusqu'à quand ?) a détaillé les mesures prises pour réduire le déficit dans les années à venir. Le plan d'action du gouvernement prévoit des économies budgétaires de 20 milliards d'euros supplémentaires en 2024, et encore 20 milliards en 2025, sans augmenter les impôts. L'objectif est de ramener le déficit à 5,1 % du PIB en 2024, à 4,1 % en 2025, et à 3 % en 2027, conformément aux limites fixées par la Commission européenne.
La France sous la pression européenne
Cette annonce intervient dans un contexte où la Commission européenne a ouvert la voie à des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l'UE, dont la France. Ces pays, incluant également l'Italie et la Belgique, ont dépassé la limite de 3 % du PIB fixée par le Pacte de stabilité. Ils sont désormais tenus de prendre des mesures correctrices pour respecter à l'avenir les règles budgétaires de l'Union européenne, sous peine de sanctions financières.
La Commission européenne proposera formellement l'ouverture de ces procédures lors de la prochaine réunion des ministres des Finances de l'UE le 16 juillet. Ces règles budgétaires avaient été suspendues après 2020 en raison de la crise économique liée à la pandémie et à la guerre en Ukraine, mais elles ont été réactivées cette année. La France, souvent en procédure de déficit excessif depuis la création de l'euro, avait réussi à sortir de cette situation en 2017 après avoir réduit son déficit. Cependant, elle doit à nouveau faire face à des défis pour se conformer aux exigences européennes.