L’économie de la zone euro en panne, la faute à la France

La croissance dans la zone euro subit une décélération en juin, elle atteint même son plus faible niveau depuis trois mois d’après l’indice PMI. Ce ralentissement est en grande partie imputable à la situation politique en France, marquée par les élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 24 juin 2024 à 14h30
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0,8%Selon la Commission européenne, la croissance devrait s'établir à 0,8% en 2024 dans la zone euro.

L'activité de l'économie continue de croître pour le quatrième mois consécutif dans la zone euro, mais à un rythme nettement ralenti. En juin, l'indice PMI s'établit à 50,8, contre 52,2 en mai. Ce chiffre, supérieur à 50, signale une croissance de l'activité, tandis qu'un chiffre inférieur reflète une contraction. Cependant, la production manufacturière affiche son plus fort repli depuis six mois, avec un indice à 46 contre 49,3 en mai, témoignant d'une aggravation rapide du déclin de l'activité.

Le rôle de la France dans le ralentissement de l'économie européenne

Les analystes observent une baisse accélérée des nouvelles commandes, présageant une conjoncture morose prolongée. Les économistes de la Hamburg Commercial Bank (HCOB) notent que « les prix de vente, qui n'ont cessé de diminuer ces quatorze derniers mois, pourraient repartir à la hausse, les coûts des fabricants ayant augmenté pour la première fois depuis février 2023 ». Cependant, l'inflation des prix payés dans le secteur privé reste à son plus bas niveau depuis décembre 2023.

La France, avec des performances économiques affaiblies, est un facteur majeur de ce ralentissement. L'activité du secteur privé y est en recul pour le deuxième mois consécutif. En juin, l'indice PMI Flash s'est établi à 48,2, renforçant sa contraction après un chiffre de 48,9 en mai. Les nouvelles affaires enregistrent une baisse significative, attribuée à un fort repli de la demande et à l'incertitude politique. Les élections européennes et la dissolution de l'Assemblée nationale ont suscité des inquiétudes parmi les entreprises, les poussant à suspendre leurs commandes et investissements.

La confiance des entreprises en berne

La HCOB explique que les faibles performances de la France ont « fortement contribué au repli de l'indice PMI de la zone euro », notamment à cause de la crise politique. Selon les sondages d'entreprises, la diminution du nombre de clients et la baisse des nouvelles affaires sont les principales raisons du recul des niveaux d'activité. Le secteur manufacturier, avec un indice de 45,3 en juin contre 46,4 en mai, et les services, avec un indice de 48,8 contre 49,3, ont tous deux vu leur contraction s'accentuer.

En juin, la confiance des entreprises en zone euro a chuté à son plus faible niveau depuis février. La zone euro a certes échappé à la récession au premier trimestre avec une progression de 0,3% du PIB, mais la croissance économique devrait rester modérée. La Commission européenne table sur une hausse du PIB de 0,8% pour l'ensemble de 2024, puis de 1,4% en 2025. En France, l'incertitude liée aux élections législatives et au contexte politique international a contribué à cette morosité persistante.

Malgré cet environnement défavorable, l'emploi continue de croître, mais uniquement dans le secteur des services. La Banque centrale européenne (BCE) pourrait faire une pause en juillet dans ses baisses de taux d'intérêt, soutenue par la modération de l'inflation dans les services. Cependant, les prix dans ce secteur restent élevés par rapport à leur moyenne de long terme, avec une hausse notable en Allemagne.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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