Quand seront décaissés les premiers milliards du plan de relance européen ? C'est la question qui taraude bon nombre d'États membres, alors que ce plan, inédit dans la forme et le fond, a été décidé en juillet dernier.
Paris et Berlin s'impatientent : en avril dernier, les deux capitales avaient demandé que le plan de relance européen soit mis en œuvre le plus rapidement possible, alors que les États membres commencent enfin à voir le bout du tunnel de cette interminable crise sanitaire. Le plan en question a été décidé en juillet 2020 : il permet à Bruxelles d'émettre de la dette à des taux d'intérêt très bas, une première pour l'Union européenne. Doté d'un total de 750 milliards d'euros, ce plan doit cependant être voté par chacun des 27 Parlements nationaux. Et c'est là que le bât blesse : le processus est très lent.
Lenteur des votes
Seuls 19 pays ont voté le plan de relance. Cette lenteur a donc motivé la France et l'Allemagne à demander une accélération afin de décaisser au plus vite les premiers milliards. Ce d'autant que les États-Unis et la Chine n'ont pas attendu pour relancer leurs économies (1.900 milliards de dollars ont été injectés par l'administration Biden) : Emmanuel Macron a ainsi parlé de la nécessité de proposer une relance « plus vigoureuse » du coté européen. À Bruxelles, on temporise : Margrethe Vestager estime ainsi « bizarre » d'envisager un second plan de relance ou une rallonge, alors que pas un seul euro du premier plan n'a été dépensé.
Pas de second plan pour le moment
« Je trouve ça un peu bizarre de parler d'un nouveau plan dont nous ne sommes pas certains d'avoir besoin, alors que nous avons déjà tellement de choses à faire », a expliqué la commissaire en charge de la Concurrence aux Échos. Elle note par ailleurs que « le but n'est d'ailleurs pas de dépenser le maximum d'argent, mais d'en obtenir les meilleurs résultats possibles ». De quoi doucher les espoirs de ceux qui souhaitaient que l'UE mette un nouveau coup de collier…