L’État français a décidé de racheter les activités sensibles du groupe Atos pour un montant de 700 millions d’euros. Cette opération vise à protéger les actifs stratégiques de l’entreprise, essentielle pour la souveraineté numérique du pays. Cette décision intervient dans un contexte où Atos, un pilier technologique français, fait face à de graves difficultés financières.
Atos : l’État offre 700 millions pour reprendre les activités sensibles de l’entreprise
Une opération stratégique pour l'État
Le rachat des activités sensibles d'Atos par l'État français revêt une importance stratégique majeure. En effet, les activités en question, qui génèrent environ 900 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel, concernent des secteurs cruciaux comme la défense, la cybersécurité et les infrastructures critiques. Le gouvernement souhaite éviter que ces actifs ne tombent entre des mains étrangères, ce qui pourrait compromettre la sécurité nationale.
En rachetant ces actifs, l'État espère non seulement protéger ces secteurs stratégiques, mais aussi stabiliser une entreprise qui a perdu plus de 80 % de sa valeur boursière en un an. Atos a connu des revers majeurs avec l'échec de deux cessions importantes, ce qui a aggravé sa situation financière déjà précaire.
Le plan ambitieux de l'État pour sauver Atos
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a déclaré que l'État ne souhaite pas être le seul acteur impliqué dans cette opération. Le gouvernement compte rallier à sa cause d'autres entreprises françaises opérant dans les domaines de la défense et de l'aéronautique. Cette approche collaborative vise à renforcer le tissu industriel national tout en sécurisant les actifs sensibles d'Atos.
Atos, pour sa part, avait mis en place un plan d'affaires ambitieux pour la période 2024-2027, avec l'objectif de reprendre ses activités commerciales et de réduire sa dette. Le groupe envisageait de réaliser un chiffre d'affaires de 9,9 milliards d'euros en 2024, pour atteindre 11,4 milliards d'euros en 2027. Cependant, un premier trimestre moins performant que prévu a obligé l'entreprise à revoir ses prévisions et à chercher des solutions de refinancement.
Les défis à venir
Malgré l'intervention de l'État, de nombreux défis restent à relever pour Atos. L'entreprise doit encore trouver un moyen de réduire sa dette, qui s'élève à environ 5 milliards d'euros. Le rachat des activités sensibles par l'État devrait toutefois offrir une bouffée d'oxygène à Atos, lui permettant de se concentrer sur ses autres segments d'activité et de retrouver une stabilité financière.
De plus, l'implication de l'État pourrait rassurer les créanciers et les investisseurs, facilitant ainsi la restructuration financière de l'entreprise. L'objectif ultime est de permettre à l'entreprise de se redresser et de redevenir un acteur clé du secteur technologique français