Arrêts de travail : l’absentéisme de longue durée augmente en France

Les arrêts de travail plombent les entreprises

Les arrêts de travail représentent un problème majeur pour les entreprises françaises. Leur coût annuel dépasse les 100 milliards d'euros. Malgré les efforts de l'exécutif pour freiner la progression des arrêts maladie, le taux d'absentéisme reste préoccupant. En 2023, ce taux est de 6,1%, légèrement en baisse par rapport à 6,7% l'année précédente selon le baromètre Ayming et Ag2r La Mondiale. Toutefois, sur le long terme, la tendance est clairement à la hausse, avec une augmentation de 10% par rapport à l'ère pré-Covid.

Aucun secteur d'activité n'est épargné. Les arrêts de travail de plus de trois mois bondissent de 16% en un an et représentent actuellement 61% de l'absentéisme global. Les plus de 51 ans sont particulièrement touchés, avec un senior sur dix arrêté plus de 90 jours en 2023.

Les raisons et les solutions à l'absentéisme prolongé

L'usure physique, les problèmes de santé et les conditions de travail difficiles expliquent en partie cette hausse. Comparativement, les pays d'Europe du Nord, avec des départs à la retraite plus tardifs, affichent des taux d'absentéisme deux fois plus bas. En France, le système de management reste souvent anachronique, surtout dans le secteur public, ce qui n'incite pas à réorienter les employés expérimentés vers des postes moins pénibles.

L'absentéisme chez les jeunes est également préoccupant. En 2023, 40% des moins de 30 ans ont été absents plus de trois mois, contre 30% en 2019. Ce phénomène est exacerbé par une relation changeante au travail une montée des troubles psychologiques, comme l'éco-anxiété, et une dégradation de la santé physique. Les entreprises tardent à réagir, souvent faute de bien comprendre le coût réel de l'absentéisme. Toutefois, des initiatives existent. Par exemple, L'Oréal et TotalEnergies montrent qu'il est possible de réduire l'absentéisme grâce à des salaires compétitifs ou de meilleures conditions de travail.