Climat : l’UE se retire d’un traité jugé pro-fossile

L’Union européenne a officiellement décidé de se retirer du Traité sur la charte de l’énergie (TCE). Cette décision, annoncée le 5 juin 2024, souligne les tensions entre les politiques environnementales progressives et les protections juridiques offertes aux investissements dans les énergies fossiles. Mais que signifie ce retrait pour l’Europe et ses ambitions climatiques ?

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Par Grégoire Hernandez Publié le 6 juin 2024 à 14h00
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Climat : l’UE se retire d’un traité jugé pro-fossile - © Economie Matin

Pourquoi l'UE quitte ce traité ?

Le Traité sur la charte de l'énergie, signé en 1994 et entré en vigueur en 1998, visait initialement à faciliter la coopération internationale et à protéger les investissements dans le secteur de l'énergie. Cependant, il est devenu un obstacle majeur aux politiques de transition énergétique. En effet, le TCE permet aux investisseurs de poursuivre en justice les États membres qui adoptent des mesures de réduction des émissions de CO2, sous prétexte de protection des investissements. Par exemple, des pays souhaitant interdire les projets de forage se retrouvent souvent confrontés à des réclamations ou des compensations financières. Cette situation a conduit à des pressions croissantes pour réformer ou quitter le TCE afin de permettre des politiques climatiques plus ambitieuses.

La proposition de retrait coordonnée de la Commission européenne en juillet 2023 visait à unir les États membres dans cette démarche. Toutefois, tous n'ont pas adopté la même position. La France, l'Allemagne, l'Italie et la Pologne ont déjà entamé leur processus de retrait, tandis que d'autres pays ont seulement exprimé leur intention de le faire. Certains, comme le Luxembourg, restent favorables à une modernisation du traité plutôt qu'à une sortie complète.

L'UE souhaite favoriser les énergies renouvelables

Le retrait de l'UE prendra effet en juin 2025, mais une clause de survie permettra aux investisseurs existants de continuer à bénéficier des protections du TCE pendant vingt ans après cette date. En parallèle, certains experts craignent que ce retrait n'incite des litiges coûteux pour les États membres. Néanmoins, la sortie du TCE est perçue comme un signal fort de l'engagement de l'UE à favoriser les énergies renouvelables et à réduire la dépendance aux combustibles fossiles.

En s'affranchissant des contraintes juridiques du traité, l'Union européenne espère accélérer sa transition vers des sources d'énergie durables et renforcer ses politiques climatiques. Cependant, ce changement nécessite une bonne coordination entre les États membres et une vigilance accrue pour éviter des conséquences économiques négatives.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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