Voiture électrique : deux projets d’usines de batteries sont suspendus

Les projets d’usines de batteries de Stellantis et TotalEnergies en Italie et en Allemagne sont suspendus alors que l’Europe est actuellement en pleine expansion de la production de véhicules électriques.

Grégoire Hernandez
Par Grégoire Hernandez Publié le 5 juin 2024 à 11h00
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Voiture électrique : deux projets d’usines de batteries sont suspendus - © Economie Matin
77%les véhicules électriques émettent 77% d'émissions de CO2 de moins qu'une voiture essence en France

Suspension des projets d'usines : un coup d'arrêt pour l'électrique

Les géants de l'automobile Stellantis et de l'énergie TotalEnergies ont annoncé via leur coentreprise ACC la suspension de deux projets d'usines de batteries, appelées gigafactories, prévus en Italie à Termoli et en Allemagne à Kaiserslautern. Ces usines devaient jouer un rôle important dans l'expansion de la production de voitures électriques en Europe. La suspension de ces projets est principalement due à des incertitudes économiques et à des difficultés logistiques. Depuis la fin mars 2024, la répartition des actions de l'entreprise ACC (Automotive Cells Company) est la suivante : Stellantis détient 45 % des actions, Mercedes-Benz en possède 30 %, et Saft contrôle les 25 % restants.

La suspension des usines de batteries aura bien sûr des répercussions sur l'économie locale et sur l'industrie automobile. Ces projets de gigafactories devaient créer des milliers d'emplois et stimuler l'économie régionale. Leur suspension pourrait entraîner des pertes financières importantes pour les entreprises impliquées et freiner l'innovation dans le secteur des véhicules électriques. Les gouvernements italiens et allemands avaient également beaucoup misé sur ces projets pour renforcer leur position dans la course mondiale à l'électrification des transports. Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz exploitent déjà une gigafactory en France, à Billy-Berclau/Douvrin, depuis 2023.

Le marché électrique européen n'avance pas

Produire des batteries pour voitures électriques à grande échelle présente de nombreux défis, notamment en termes de matières premières et de technologies. La suspension des projets de Stellantis et TotalEnergies montre bien les difficultés rencontrées par les entreprises dans ce domaine. Les approvisionnements en matières premières comme le lithium et le cobalt sont difficiles et coûteux. De plus, les technologies de production de batteries évoluent rapidement, rendant les investissements risqués. La compétitivité de l'Europe dans ce secteur dépend de sa capacité à surmonter ces obstacles.

La décision de Stellantis et TotalEnergies pourrait ralentir la transition vers les véhicules électriques en Europe. Les consommateurs pourraient se retrouver face à une offre limitée de voitures électriques, avec des délais de livraison plus longs et des prix potentiellement plus élevés. Cette situation pourrait également profiter aux concurrents asiatiques, qui dominent déjà le marché des batteries. ACC décidera d'ici à la fin de l'année 2024 d'un nouveau calendrier.

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Grégoire Hernandez

Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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