Immobilier : les maisons de campagne n’ont plus la cote

Les maisons de campagne, très prisées pendant la pandémie, connaissent une baisse significative des transactions et des prix. La Fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (FNSafer) attribue ce recul à la hausse des taux d’intérêt et aux conditions d’accès au crédit.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 3 juin 2024 à 15h00
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Happy millennial couple receiving keys from realtor, purchasing real estate - Family meeting with real estate agent - New house and real estate concept - © Economie Matin
91.00091.000 transactions pour des maisons de campagne ont été enregistrées en 2023.

Le marché des maisons de campagne, qui avait connu un boom post-Covid, est en net recul en 2023. Selon le dernier rapport de la Fédération nationale des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (FNSafer), les transactions ont chuté de 24,2% par rapport à l'année précédente. En chiffres concrets, cela représente environ 91.000 transactions en 2023, contre 120.000 en 2022.

Le marché des maisons de campagne en forte baisse

Cette diminution marquée des transactions s'accompagne d'une baisse des prix de plus de 4%, après six années de hausse continue. Bien que le prix moyen d'une maison de campagne reste supérieur à 200.000 euros, cette baisse constitue un retournement notable du marché.

Les experts de la FNSafer expliquent cette situation principalement par la remontée des taux d'intérêt, multipliés par quatre entre décembre 2021 et 2023, et par les conditions d'accès au crédit, devenues plus strictes. Cette hausse des coûts de crédit a contraint de nombreux acheteurs potentiels à renoncer à leur projet d'acquisition immobilière. « La décrue est bien plus marquée que celle observée sur le marché immobilier ancien classique », notent les auteurs de l'étude.

Le déclin du marché des maisons de campagne est observé sur l'ensemble du territoire national. Les régions les plus touchées incluent l'Auvergne Rhône-Alpes avec une baisse de 30,6% des transactions, les Hauts-de-France (-31%) et la Normandie (-21,1%). Cette situation résulte de la difficulté croissante pour les acquéreurs à obtenir des financements, conjuguée à une montée en flèche des taux d'intérêt des prêts immobiliers, atteignant environ 4% pour les prêts à 20 ans.

Les perspectives du marché rural

Faute d'acquéreurs solvables, de nombreux propriétaires ont été contraints de réduire leurs prix en 2023. En moyenne, les prix des maisons à la campagne ont reculé de 4,3% en France métropolitaine. Cependant, cette moyenne cache des disparités importantes selon les départements. Par exemple, les prix ont chuté de manière spectaculaire dans la Marne (-24,4%), en Côte-d'Or (-24%) et dans le Doubs (-23,7%). À l'inverse, certaines régions ont vu les prix augmenter, notamment en Haute-Savoie (+14,4%), en Seine-et-Marne (+14,1%), en Essonne (+22,2%) et dans les Yvelines (+42,5%).

La crise du marché des maisons de campagne semble devoir perdurer tant que les conditions de financement resteront aussi défavorables. Le réseau des Safer souligne que la « quasi-totalité du territoire national a vu le nombre de transactions diminuer entre 2022 et 2023 ». Cette tendance pourrait continuer à s'accentuer si les taux d'intérêt restent élevés et que les conditions d'accès au crédit ne s'assouplissent pas.

Pour les propriétaires, il s'agit d'une période de réflexion quant à la vente de leurs biens. « Ce n'est peut-être pas le moment de vendre », avertissent les experts, en raison de la baisse marquée des prix et du volume des transactions. Cette situation nécessite une adaptation des stratégies de vente et une attente probable d'une amélioration des conditions de marché.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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