Dans notre pays nous avons tout confondu. C’est l’immense confusion. Confusion entre assistanat insupportable et juste solidarité.
Et maintenant des arrêts de travail moins indemnisés !
Pour les arrêts maladie c’est la même confusion. Une confusion entre gabegie, démagogie et juste portection assurantielle.
On s’arrure pour quoi ?
Pour les risques que l’on ne peut pas assumer seul.
Ma maison brûle, je n’ai pas les moyens de la reconstruire. Je suis assuré.
Ma clef se casse dans la serrure, je dois pouvoir payer le serrurier même si c’est au prix du renoncement du dernier I-phone 15.
Pour les arrêts maladie c’est la même logique.
Je ne peux pas payer les soins d’un cancer et ne pas travailler pendant deux ans. J’ai l’assurance maladie. Juste et évidente solidarité de tous envers chacun. Personne ne peut faire face seul aux coûts d’un handicap ou d’une incapacité définitive (AVC, accidents etc).
J’ai un rhume et pas très envie de travailler pendant 4 jours… et bien il y a des jours de carence.
C’est à l’individu de faire face aux petits tracas par son épargne, à la collectivité de prendre en charge les grandes épreuves.
Voilà pour le rappel du bon sens qui me semble nécessaire.
Après, évidemment ce qui est annoncé par la Cour des Comptes est violent pour les gens que nous avons habitués pendant des décennies à l’argent gratuit et magique.
Un coût des arrêts maladie 56 % plus elevé aujourd’hui qu’en 2017 !
« 12 milliards d’euros. C’est le montant des dépenses engagées par le régime général de la Sécurité sociale pour indemniser les arrêts de travail pour maladie des salariés du privé en 2022. Un niveau « inédit », 56 % supérieur à celui de 2017 (7,7 milliards d’euros), souligne la Cour des comptes dans son rapport sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale, publié ce mercredi 29 mai. Toujours en 2022, 8,9 millions d’arrêts maladie indemnisés ont été dénombrés. Et « les indemnisations d’une durée supérieure à six mois ont représenté 6 % des arrêts maladie mais 45 % de la dépense », relève l’institution de la rue Cambon.
Cette explosion des dépenses s’explique notamment par la crise sanitaire, pendant laquelle « la charge financière des indemnités versées a fortement augmenté en raison des mesures dérogatoires décidées pour faire face à la pandémie (suppression du délai de carence pour inciter les Français positifs au Covid-19 ou cas contact à se faire arrêter, NDLR) », rappellent les Sages. Et même après 2020, les dépenses sont restées « très élevées », notamment en raison d’un absentéisme record lié à des troubles psychologiques mais aussi de l’évolution des salaires – et surtout des nombreuses revalorisations automatiques du Smic -, l’indemnité versée pendant un arrêt de travail étant calculée en fonction du niveau de rémunération. »
En fait, personne ne sait expliquer pourquoi les arrêts maladie sont aussi considérablement élevés aujourd’hui.
Ce serait intéressant de se pencher sérieusement sur le sujet pour comprendre pourquoi les Français sont 56 % plus malades aujourd’hui qu’en 2017. Mieux ou plus grave comme le dit la Cour des Comptes « les indemnisations d’une durée supérieure à six mois ont représenté 6 % des arrêts maladie mais 45 % de la dépense »… que se passe-t-il sur les arrêts de longue durée ?
Faire des économies sur les « petits » arrêts.
« La Cour des comptes appelle surtout à « modifier les paramètres de l’indemnisation des arrêts de travail » pour tenter de freiner les dépenses. L’institution remet notamment sur la table une piste récemment avancée par le gouvernement : allonger le délai de carence, qui correspond au nombre de jours après lequel un salarié en arrêt de travail est indemnisé par l’Assurance maladie (3 jours actuellement). La première solution envisagée consisterait à ne plus indemniser les arrêts de moins de 8 jours. « Cette mesure permettrait à l’Assurance maladie d’économiser 470 millions d’euros (sur la base des dépenses en 2022) », signalent les auteurs du rapport. Seconde possibilité : porter le délai de carence de 3 jours aujourd’hui à 7 pour l’ensemble des salariés du privé, quelle que soit la durée de l’arrêt. Avec une telle mesure, ils ne seraient donc plus indemnisés qu’à partir du huitième jour d’arrêt par l’Assurance maladie (contre le quatrième actuellement). De quoi permettre une économie de 945 millions d’euros pour les pouvoirs publics, d’après la Cour des comptes. »
L’alternative du MEDEF
« Plutôt que d’allonger le délai au bout duquel les salariés en arrêt sont indemnisés par l’Assurance maladie, le Medef a exprimé en juin 2023 sa préférence pour une autre option : instaurer dans la loi un ou plusieurs jours de carence d’ordre public. Autrement dit, ni la Sécurité sociale, ni les employeurs ne verseraient d’indemnités aux salariés arrêtés pendant un certain temps. Une piste « également recommandée par la Cour en 2019 », rappellent les auteurs du rapport publié ce mercredi, sous-entendant ainsi que cette solution aurait les faveurs de l’institution. Si sur le plan financier, l’introduction d’un jour de carence d’ordre public ne permettrait pas de réduire les dépenses de l’Assurance maladie – trois jours de carence étant déjà appliqués aujourd’hui -, elle « se traduirait par une économie pour les entreprises d’environ » milliard d’euros », chiffrent les Sages de la rue Cambon. Revers de la médaille : la mesure entraînerait une perte de revenus pour les salariés d’environ 600 millions d’euros, toujours selon leurs estimations.
Dans tous les cas, vous l’avez compris, il est fort peu probable que vos droits aillent en s’améliorant.
Tous ceux qui dépendent de la dépenses publiques vont devoir subir la disette des finances publiques.
Il n’y a plus autant d’argent qu’avant.
Il va donc falloir « mettre de côté » plus qu’avant pour rentrer des logiques de responsabilisation personnelle.
Si Apple vend autant d’I-phones (c’est une métaphore, je n’ai rien contre ces produits) c’est parce que la sécu rembourse les médicaments et les consultations médicales, c’est parce que les arrêts maladie sont indemnisés. Si cela change, alors, vous verrez, les ventes d’Apple en France baisseront parce que les gens seront contraints de faire des arbitrages budgétaires autres que ceux qu’ils font actuellement.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Source Capital.fr ici