7 000 oeuvres d'art vendues pour sauver son entreprise. Un entrepreneur autrichien n'a pas eu d'autres choix que de proposer la vente de tous ses tableaux à l'Etat, pour sauver sa chaîne de magasins de bricolage.
En Autriche, la question est brûlante car une telle transaction pourrait faire baisser le prix des oeuvres d'art dans le pays.
Une collection d'art estimée à 86 millions d'euros
Depuis le lundi 24 mars, un dilemme se pose pour l'Etat autrichien. Sauver une entreprise en détresse ou voir le cours du marché de l'art s'effondrer. Lundi, Karlheinz Essl, un chef d'entreprise, dirigeant du groupe de magasins de bricolage bauMax, a proposé à l'Etat de racheter la totalité de sa collection d'art, dans le but de sauver son entreprise, menacée d'une procédure de redressement judiciaire. Au total 7 000 oeuvres d'art, dont la valeur est estimée à 86 millions d'euros.
Une transaction qui pourrait faire chuter le marché de l'art en Autriche
Un sacrifice louable certes, mais qui pourrait avoir des conséquences énormes sur le marché de l'art autrichien. En effet, une transaction d'importance comme celle-là pourrait bien faire chuter le cours des oeuvres d'art en Autriche. D'où le dilemme pour la république autrichienne. C'est un expert en art, Otto Han Ressler, qui a alerté l'opinion publique sur le danger d'un telle vente, alors même que le ministre de la Culture autrichien, Josef Ostermayer, semblait plutôt favorable à cette transaction.
Le ministre de la Culture favorable à une telle vente
"Sauver les 7 000 tableaux et 4 000 emplois est extrêmement important" a notamment ajouté le membre du gouvernement. Car il ne s'agit pas de n'importe quel sauvetage. Créée il y a quarante ans, la chaîne de magasin de bricolage bauMax a perdu 126 millions d'euros en 2012. Le groupe emploie actuellement 8 900 salariés dans neuf pays.
bauMax représente 4 000 emplois en Autriche
Un enjeu qui vaut largement cette collection unique d'art, débutée dans les années 1970, pour le chef d'entreprise. Une collection qui compte parmi les plus importantes du monde en matière d'art contemporain. Tout l'enjeu est désormais de choisir entre le sauvetage d'un groupe industriel qui représente 4 000 emplois sur le sol autrichien, et le maintien du cours de l'art en Autriche.