Le géant de la « fast fashion » Shein, malgré ses annonces de réduction d’émissions, continue de polluer davantage qu’un pays comme le Paraguay, dénonce l’ONG Stand.earth.
Cybercommerce : Shein, champion du monde des pollueurs
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Modifié le 22 mai 2024 à 18h31
12Chez les sous-traitants de Shein, les salariés travaillent jusqu'à 12 heures par jour.
Les émissions de CO2 de Shein s’envolent en 2023
Shein, le titan de la mode rapide, se trouve au cœur d'une controverse environnementale grandissante. Selon le rapport « 2024 Clean Energy Close Up » de Stand.earth, Shein a vu ses émissions de carbone augmenter de près de 50% en un an, un accroissement qui dépasse désormais les émissions annuelles d’un pays entier comme le Paraguay. Cette hausse spectaculaire intervient malgré les déclarations de l'entreprise affirmant son engagement à réduire ses émissions de carbone à travers sa chaîne d'approvisionnement. Ces résultats sont particulièrement alarmants quand on sait que Shein se prépare à entrer en Bourse aux États-Unis, tentant de polir son image par des efforts de relations publiques.
L'analyse de Stand.earth souligne non seulement les défis de Shein en matière de décarbonation mais aussi son recours au greenwashing. En effet, malgré ses annonces publiques, Shein a investi 15 millions de dollars dans la modernisation de ses usines et établi un partenariat avec la société de technologie Queen of Raw pour sourcer du tissu non utilisé. Toutefois, ces mesures semblent insuffisantes au regard de l'augmentation significative de ses émissions, ce qui met en lumière une certaine discordance entre les promesses de durabilité de Shein et ses actions réelles.
Shein : les conditions de travail elles aussi pointées du doigt
Au-delà de ses propres émissions, Shein contribue également à des conditions de travail précaires. Selon un rapport de Public Eye, chez les fabricants sous contrat et les fournisseurs tiers pour Shein, les petites mains travaillent jusqu'à 12 heures par jour, sans compter les pauses repas. De plus, l’ONG constate l'absence de mesures effectives pour une transition énergétique durable au sein de sa chaîne d'approvisionnement, malgré les grandes annonces de l'entreprise.
Le rapport de Stand.earth met en relief le fossé entre les ambitions affichées par Shein et la réalité de ses pratiques. L'entreprise, tout en se positionnant comme un acteur majeur de la mode durable, doit réellement s'engager dans une transition énergétique transparente et efficace pour atténuer son impact environnemental considérable. En fin de compte, la responsabilité de Shein ne se limite pas à ses émissions, mais s'étend également au bien-être de ses travailleurs et à la transparence au sujet des conditions de travail de ses fournisseurs.