Une étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe) alerte sur la précarité énergétique, qui affecte de plus en plus sévèrement les ménages modestes, en particulier les jeunes de 18 à 34 ans.
Logement : 1 jeune sur 5 ne peut pas se chauffer convenablement
Les jeunes, premiers touchés par la précarité énergétique
Selon une étude de l’Ademe, 21 % des jeunes de 18 à 24 ans souffrent du froid en hiver dans leur logement, contre 10 % pour la tranche d'âge 65-75 ans. Cette disparité s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, les jeunes adultes ont souvent des revenus plus bas, ce qui limite leur capacité à payer des factures élevées de chauffage ou à investir dans des travaux d’isolation. Ensuite, ils vivent fréquemment en milieu urbain, dans des logements souvent mal isolés et plus petits.
L'été, la situation ne s'améliore pas : 42 % des jeunes déclarent souffrir de la chaleur excessive, contre 14 % des 65-75 ans. En ville, les immeubles retiennent la chaleur, et les logements sans climatisation deviennent vite invivables. Le manque de moyens pour s'équiper en climatiseurs ou pour s'échapper vers des endroits plus frais exacerbe cette situation. La précarité énergétique des jeunes n’est donc pas seulement une question de confort, mais aussi de santé et de bien-être.
Une inégalité socio-économique qui s'étend
Plus généralement, un quart des Français souffre du froid dans leur logement en raison de privations de chauffage ou d’une mauvaise isolation. Selon l'étude de l’Ademe, cela concerne près de 3 personnes sur 10 (28%) ayant un revenu inférieur à 1 000 euros pendant la période hivernale, contre 7 % de celles gagnant plus de 2 500 euros. Ce chiffre montre à quel point le niveau de vie influence le confort thermique.
En été, 37 % des ménages les plus modestes endurent une chaleur excessive, soit deux fois plus que les ménages aux revenus moyens. Pour remettre en perspective et en reprenant les chiffres de 2023 de la Fondation Abbé Pierre, 12 millions de Français souffrent de précarité énergétique.