Stretchflation : c’est quoi cette nouvelle menace ?

Et leur dernière arme vient d’être dévoilée : la stretchflation. Mais qu’est-ce que c’est que ce nouveau néologisme ?

La stretchflation arrive en France

La stretchflation est un phénomène économique de plus en plus observé dans les rayons des supermarchés. Contrairement à la shrinkflation, qui consiste à réduire la quantité d’un produit tout en maintenant son prix, la stretchflation implique une augmentation de la quantité accompagnée d'une hausse disproportionnée du prix.

Résultat : les consommateurs payent le produit plus cher au kilo mais pensent avoir fait une bonne affaire car la quantité achetée est supérieure. Sauf que le prix au kilo, lui, ne ment jamais...

Différence entre stretchflation, shrinkflation et inflation

Stretchflation : augmentation de la quantité d’un produit, accompagnée d'une hausse plus que proportionnelle du prix. Par exemple, un paquet de 400 g de pain surgelé vendu à 2,93 euros voit son format passer à 460 g mais son prix grimper à 3,99 euros. Cela représente une hausse de 15 % en quantité mais de 35 % en prix. Un exemple que le journaliste spécialiste de la grande distribution Olivier Dauvers met en avant sur son site pour expliquer le phénomène.

Shrinkflation : réduction de la quantité d’un produit sans modification de son prix. Cette pratique est désormais encadrée par un arrêté en France, obligeant les industriels à informer les consommateurs de toute réduction de quantité accompagnée d’une hausse du prix par unité de mesure.

Inflation : hausse générale des prix des biens et services dans une économie sur une période donnée. Contrairement à la stretchflation et à la shrinkflation, l'inflation est un indicateur macroéconomique mesuré par des indices tels que l'indice des prix à la consommation (IPC).

Pourquoi les industriels pratiquent-ils la stretchflation ?

Les industriels utilisent la stretchflation comme une stratégie pour camoufler la hausse des prix tout en maintenant ou augmentant leur marge bénéficiaire. Face à l’encadrement strict de la shrinkflation, la stretchflation est devenue une alternative pour contourner les réglementations et éviter les réactions négatives des consommateurs.

En augmentant légèrement la quantité d’un produit tout en augmentant significativement son prix, les industriels profitent de la perception erronée des consommateurs qui associent souvent augmentation de quantité à une meilleure valeur.

La loi anti-shrinkflation à l’origine de la stretchflation ?

Si la stretchflation est arrivée dans les rayons des supermarchés en ce mois de mai 2024 et semblait inexistante avant, ce n’est pas sans raison. L'arrêté du 4 mai 2024 encadrant la shrinkflation impose une transparence totale concernant les modifications de quantité et de prix des produits. Les industriels craignent que cette transparence devenue obligatoire ne conduisent les clients à moins acheter leurs produits, puisqu’ils se rendront compte de l’entourloupe.

Cependant, cette réglementation ne couvre pas encore la stretchflation, laissant un vide juridique que les industriels exploitent. La stretchflation se distingue par le fait qu’elle peut être plus difficile à détecter par les consommateurs, nécessitant souvent des calculs pour comprendre l’augmentation réelle du prix par unité de mesure.

Comment se protéger de la stretchflation et de la shrinkflation ?

Si les industriels redoublent d’ingéniosité pour cacher leurs augmentations de prix, les consommateurs ont toujours une arme fatale pour protéger leur pouvoir d’achat : le prix au kilo. Que ce soit pour la stretchflation, la shrinkflation ou toute autre technique ancienne ou à venir, le prix au kilo est obligatoirement mentionné sur l’étiquette dans les rayons. Et les industriels ne peuvent pas tricher sur celui-ci.

Comparer le prix au kilo est donc l’arme ultime pour protéger votre pouvoir d’achat : vous pourrez ainsi découvrir les petites techniques des industriels de l’agroalimentaire. Des paquets vendus par trois plus chers au kilo que le paquet simple, des fausses offres « économique » ou « familial » qui sont, en réalité, plus chères… et même de fausses promotions.