Pétrole : un giga-gisement découvert par les Russes en Antarctique

On nous avait prédit la fin du pétrole avant l’an 2000, et pourtant… La Russie, via son organisme public d’études géologiques, RosGeo, vient de découvrir ce qui est probablement le plus grand gisement de pétrole et de gaz au monde en Antarctique.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 16 mai 2024 à 10h32
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12% La Russie produit 12% de la production mondiale de pétrole.

511 milliards de barils de pétrole découverts en Antarctique

La Russie a commencé ses recherches scientifiques en Antarctique en 2020, soit en pleine période de la pandémie de Covid-19, ce qui n'avait pas manqué de susciter la méfiance des Occidentaux. Cette dernière vient d'annoncer qu'elle avait découvert un gisement de pétrole estimé à 511 milliards de barils en Antarctique. Pour donner une échelle, ce giga-gisement équivaut à dix fois la production pétrolière des cinquante dernières années en mer du Nord, et au double des capacités de production de l'Arabie saoudite.

Cette réserve de pétrole est située sur une portion de l'Antarctique qui appartient au Royaume-Uni, mais qui n'en est pas moins soumise à la juridiction du Traité de l'Antarctique de 1959, qui interdit toute exploitation de ressources minérales, excepté pour des recherches scientifiques non militaires. Elle a été découverte par RosGeo, l'organisme public russe chargé des études géologiques.

Le Traité de l'Antarctique bientôt caduc ?

La découverte de ce gisement pourrait intensifier les tensions internationales pour plusieurs raisons. Tout d'abord, en raison de l'immense quantité de pétrole découverte. Ensuite, à cause du contexte géopolitique. Suite à la guerre en Ukraine, les pays européens ont décidé de réduire leur approvisionnement énergétique en provenance de la Russie. Pour le gaz, énergie pour laquelle le Royaume-Uni était d'ailleurs particulièrement dépendant de la Russie, ce choix leur a finalement été imposé avec le sabotage du gazoduc Nord Stream. Pour le pétrole, cela a amené les pays européens à être prisonniers de la volatilité des prix dictée par les pays de l'OPEP.

Suite à cette découverte, la Russie pourrait être tentée de rendre le Traité de l'Antarctique caduc pour des raisons économiques et pour assurer sa souveraineté énergétique, ce qui pourrait, par ailleurs, inciter d'autres pays signataires à reconsidérer leur position vis-à-vis du Continent Blanc. Néanmoins, comme l'a souligné David Rutley, sous-secrétaire d’État parlementaire pour les Amériques et les Caraïbes devant le Parlement Britannique, la Russie a « récemment réaffirmé son engagement à l’égard des éléments clés du traité » et donc à limiter ses activités en Antarctique aux seules recherches scientifiques. À noter que la Chine aussi a des vues sur ces territoires : cette dernière a annoncé avoir ouvert une cinquième base de recherche scientifique sur le Continent Blanc. Reste à voir si les pays signataires dudit traité tiendront effectivement leur serment ou non...

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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