Le marché immobilier en France est actuellement en pleine phase de stabilisation après des années d’euphorie suivies d’un fort ralentissement. Pour relancer le marché et les ventes, les banques opèrent en ce moment des ajustements des taux de crédit immobilier du fait de la fin des taux directeurs négatifs de la Banque Centrale Européenne.
Immobilier : le taux des crédits baisse mais le marché stagne
Mais, malgré ça, on note une baisse des nouveaux crédits octroyés… et donc le marché de l’immobilier ne reprend pas autant de couleurs qu’espéré.
Immobilier : des taux en baisse pour les crédits mais un marché en souffrance
Selon les données de la Banque de France publiées le 6 mai 2024, le taux d'intérêt moyen des nouveaux crédits immobiliers a légèrement fléchi, passant de 4,11% en février 2024 à 3,94% en mars 2024. Cette baisse, la deuxième consécutive après le pic de 4,17% observé en janvier 2024, pourrait normalement signaler un bon présage pour le marché.
Cependant, le volume des nouveaux crédits à l'habitat, hors renégociations, a continué de chuter, s'établissant à 6,7 milliards d'euros en mars 2024, le plus bas depuis près de dix ans. Le record reste celui de janvier 2017, lorsque pas moins de 38,4 milliards de nouveaux crédits immobiliers avaient été octroyés. Le dernier pic date de mai 2022, avec 26,6 milliards d’euros de crédits créés. Soit plus de 4 fois le niveau de mars 2024.
Un taux d’intérêt en baisse mais toujours élevé pour les crédits immobiliers en France
Le taux moyen de 3,94% en mars 2024, bien qu'en baisse, reste élevé lorsqu'on considère tous les frais associés, portant le taux effectif à 4,79% pour des durées de 20 ans et plus. Ce niveau de taux, combiné à des prix immobiliers élevés, continue de peser lourdement sur le pouvoir d'achat des ménages français. Pour rappel, durant la période de la crise sanitaire de la Covid-19, il n’était pas rare d’obtenir des taux effectifs pour les crédits immobiliers inférieurs à 1,5%.
Crédit immobilier : le HCSF pointé du doigt
Les acteurs du marché immobilier estiment que les réglementations imposées par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), notamment en matière d'investissement locatif, jouent un rôle dans la rétention du dynamisme du marché. La limite maximum d’endettement, fixée à 35% du revenu disponible du ménage, joue également en défaveur des ménages, en particulier des primo-accédants.
Les élus tentent de faire bouger les choses. C’était le projet de la proposition de loi avancée par le député Renaissance Lionel Causse qui a tenté de réformer le HCSF pour assouplir ces conditions. Ce fut un échec : la proposition de loi a été retirée suite à des critiques et des amendements qui en ont dilué la substance.